San Francisco, 1850 : la communauté chinoise s’intègre avec plus ou moins de bonheur dans la société – dite du melting-pot- américaine. Ses ponts avec la terre d’origine ne sont pas pour autant coupés. Les triades gardent un œil bienveillant (?) sur les émigrés. C’est ainsi que Chen Long Anh accompagne son maître pour remettre un peu d’ordre dans les comptes. Victime d’une trahison, d’autant plus tragique qu’elle est commise par celui qu’il tenait pour garant de l’honneur, notre héros va renier ses devoirs, son identité, s’affublant d’un nom aux allures de sobriquets : John Chinaman. Il devient alors une figure tenant autant du cavalier solitaire que de Petit scarabée, le héros de la série Kung Fu.
Vous avez bien lu « série » et non « feuilleton », car Chinaman nous est présenté comme une « nouvelle grande série western », en d’autres termes, chaque épisode se suffit à lui-même et à sa propre conclusion. On ne s’en plaindra pas forcément, car un feuilleton avec un seul épisode par an -comme nous l’impose la BD franco-belge-, c’est parfois un peu frustrant.
Mais assez de digressions, revenons à La Montagne d’or, le pilote de cette série. Le Tendre décide de tout faire perdre à son personnage pour mieux se lancer dans l’aventure. Il lui offre cependant un adversaire à sa mesure, et que l’on pressent redoutable pour la suite.
Mais le classicisme de ce récit incombe à Taduc, pourtant à l’origine du projet. Le découpage évoque plus Blueberry que Lone Wolf And Cub -les scènes d’action étant un peu courtes. Bien que placé sous l’égide de Chang Chen, et bien qu’évoquant la rencontre de l’Asie et de l’Amérique, Chinaman reste malheureusement trop européen.
Pascal Salamito