Venise… Ses canaux, son Pont des Soupirs, son Palais des Doges… Splendeurs et rêveries assurées… Mais peut-être pas pour très longtemps. Corteggiani fait un bond de quelques décennies et nous emmène dans la cité flottante, plus vraiment majestueuse. Plutôt fantomatique que paradisiaque. Venise est devenue Cité-Etat indépendante, et son cœur historique a cessé de battre à cause de la pollution chimique et d’une offensive massive des rats devenus mutants et ayant pris le contrôle de plusieurs quartiers. Il ne fait pas bon vivre dans la sérénissime république. L’ambiance n’est pas aux flâneries sur les vaporettos et sur les gondoles. Mais finalement, ce que nous dépeignent Corteggiani et De Vita n’est pas vraiment loin de nous. La réalité c’est que la ville est assiégée par une faune de touristes et qu’une poignée de nostalgiques finissent toujours par renoncer à la visite, découragée par la cohue et le fourmillement autour des lieux qu’il faut à tout prix visiter. La fiction que nous avons sous les yeux, c’est une Venise en péril, des quartiers entiers fermés, insalubres et infestés de bêtes devenues anthropophages.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Une série de meurtres sanguinaires et inexpliqués sur des jeunes filles tétanise la ville. L’auteur de ces atrocités ne semble pas vouloir s’arrêter en aussi bon chemin. Une rumeur commence à se propager : un monstre hanterait la lagune… Une lutte de pouvoirs entre le clergé et la police vient compliquer le tout.
Le scénario ne manque pas de souffle et les dessins prennent bien le relais pour nous plonger très vite dans une atmosphère inquiétante et quelques énigmes que le tome 2 devrait lever.