Nous ne lirons pas la suite des aventures de Tower. Pourtant, l’intrigue partait plutôt bien. Voici l’histoire. Un ancien terroriste de l’IRA coule des jours paisibles en Italie auprès d’une délicieuse autochtone qui ignore tout de son passé. Mais son nom de code (Tower) réapparaît lors d’une série d’attentats commis en Irlande pour rompre les accords de paix. Tout bascule : cavale, coups de feu, séparation des amants. Le schéma habituel pour ce type de forfaits. Poursuivi par la mafia italienne, Tom, qui n’a rien perdu de sa dextérité dans le maniement des armes, décide de se confronter à son ennemi direct. Il traverse la France, franchit la Manche et regagne sa terre natale pour affronter Rook, commanditaire de cette tentative d’exécution.
Parlons du dessin. Je n’aurai pas le malheur de dire qu’il est bien-intéressant-novateur-personnel car il n’en est rien. Seule la juxtaposition de certaines scènes font leur effet. Mais la rapidité n’est pas toujours gage de cohérence et de force. Ce découpage cinématographique a été mille fois vu et revu. Et les quelques mouvements réussis de caméra-stylo ne relèvent pas l’ensemble. On se remet facilement de ces facéties. Le lecteur ne garde aucune trace dans ce qui lui sert de tête des mésaventures de ce héros quelconque. C’est d’autant plus regrettable que la compagne de Tom, avec son air triste et cruel, verse à deux reprises des larmes qui auraient pu égarer notre jugement. Ajoutons que 48 pages de scénario c’est beaucoup trop pour le prix qu’en propose l’éditeur. Surtout ne tombez pas dans le piège. Au mieux, prenez une demi-heure et installez-vous dans un coin chez votre libraire pour lire cette bande dessinée tout ce qu’il y a de plus correcte (ce n’est pas un compliment).