Il était à prévoir que la saga des Spaghetti Brothers ne s’arrêterait pas là. Dans ce nouveau volet intitulé Vieilles Canailles, on retrouve, entre autres, deux ennemis jurés qui n’ont pas réglé leurs comptes et qui se retrouvent à nouveau face à face après quarante ans d’attente. C’est James Ricci, le neveu d’Amerigo, qui est à l’origine de ces retrouvailles. James est scénariste à la télévision, et ça marche plutôt bien pour lui. Mais il s’est découvert une vocation : écrire des romans sur sa famille. Il cherche à déterrer les secrets les plus sordides et les plus crapuleux de sa famille. Amerigo végète dans une maison de retraite ; il est sans doute le plus au courant et surtout le plus mouillé des Centobucchi. Ricchi ne le lâche plus, et l’oncle, pas fou, sentant la forte demande de son neveu, le mène en bateau, le fait marcher en lui demandant de céder à tous ses caprices…
Les récits d’Amerigo sont particulièrement savoureux. Les situations inventées par Trillo ne manquent pas d’humour et de noirceur. En plus, les 96 pages de cet album nous donnent l’impression, une fois n’est pas coutume, de faire le tour d’une histoire sans avoir à en attendre une suite. Mandrafina montre une fois de plus ses talents de portraitiste. Chaque personnage possède un nombre incalculable de visages et d’expressions, ce qui donne à ses dessins une vivacité rare. Après L’Iguane, il y a quelques mois, voici un nouveau polar dont il serait dommage de se priver.