Welcome back to Sin City, the town without pity. Frank Miller vous emmène à nouveau dans les méandres de cette ville en noir et blanc. C’est l’occasion d’y retrouver Dwight et Miho, dont vous avez déjà apprécié la combativité et l’efficacité dans d’autres épisodes. Mais vous y croiserez aussi d’autres silhouettes entr’aperçues avant. Sin City gagne alors en cohérence et en étendue. Suivez le guide…
Ce sont des bruits bien audibles qui mettent en branle l’expédition punitive conduite par Dwight et Miho. Vous ne verrez rien de la vengeance enfin accomplie, mais vous l’entendrez grâce à Dwight, qui vous force à détourner la tête avec lui -le son lui suffisant amplement. Car si la neige recouvre la ville, la neige qui normalement amortit les sensations et les gestes, ici tout s’entend (un coup de feu), tout s’écoute (un aveu). La ville se découvre également par le son. Chaque nouveau quartier que Miller ajoute à son univers fétiche nous est décrit par son ambiance sonore : les cris qui résonnent de façon tragique des quartiers perpétuellement en cours de rénovation ou le silence par trop affecté des faubourgs résidentiels et pas forcément bien-famés.
Dans tout ce fracas, vous ne pourrez que noter la présence de Miho -« Deadly Little Miho », personnage quasi-culte qui tranche dans tous les sens du terme. Elle laisse parler les armes pour elle. Servie, sur le plan graphique, par une finesse de trait admirable, elle représente à elle seule toute la magie de l’œuvre.
Pascal Salamito