La mythique saga Castlevania fait rarement dans la nuance : il y a les excellentes (Symphony of the night sur PS one et Circle of the moon sur GBA) et les médiocres déclinaisons (les opus sur N64 et Aria of sorrow sur GBA). Coup de bol, Lament of innocence millésime 2004 entre dans la catégorie « bon cru », et c’est donc avec grand plaisir qu’on ira à nouveau fouetter le vampire. Retour aux sources : Lament of innocence nous dévoile les origines du clan Belmont. Léon, que vous incarnez, part à la recherche de sa dulcinée, kidnappée dans des conditions assez mystérieuses par un certain Walter Bernhard… Entre deux missions (cinq + une débloquée en fin de jeu pour affronter la bête), Rinaldo, personnage clé du jeu, nous raconte sa vie depuis son bouiboui situé à proximité du château : l’occasion surtout de se ravitailler en potions et d’upgrader son équipement -c’est ici qu’on récupère le fameux fouet.
Pour sa première migration sur PlayStation 2, la saga reprise en main par son créateur, Koji Igarashi, réussit enfin, incontestablement, sa mutation 3D, tout en préservant tout ce qui a fait le sel du mythique, mais 2D, Symphony of the night. Au programme donc : un savant mélange d’action / exploration / simili-RPG, le tout servi par une maniabilité époustouflante et une progression parfaitement maîtrisée. Simili-RPG parce que ça n’est pas Léon Belmont, à proprement parlé, qui évolue -exception faite des jauges points de vie, points de mana et les coeurs utiles pour l’utilisation d’armes secondaires-, mais les équipements, les armes et les attaques, obtention de nouveaux combos en prime.
On peut regretter le manque de variété dans les décors, un level design particulièrement répétitif -l’exploration consiste à passer sans arrêt de couloirs en salles- et des énigmes un peu simplettes -à la fois la faiblesse du jeu (durée de vie limite tout de même) et sa force (agréable sensation de ne pas en avoir rater une miette). C’est assurément le côté old school de Lament of innocence, et sans doute la raison pour laquelle on a parfois le sentiment d’avoir affaire à un jeu d’arcade époque NES. Pas si déplaisant, d’autant plus que la réalisation est plutôt soignée (pas autant que celle de Devil may cry, mais n’était-ce pas là son seul atout ?), notamment en matière d’ambiance sonore, parfaitement raccord avec le contexte tendu et angoissant de la série.