On poursuit dans les grandes révélations de la péninsule de Hong Kong avec la sortie en zone all de Iron monkey, perle du Wu Xia Pan signée Yuen Yoo-Ping et produite par Tsui Hark. Voulant couper de façon significative avec une esthétique du film de sabre un peu surchargée, Yoo-Ping signe un film chorégraphique ment impressionnant mais dépouillé et imaginatif. Partant d’une simple histoire de Robin des Bois remixée par la HK touch, Iron monkey plante Yu Rong-Guang et Donnie Yen dans cette histoire familiale transpercée par les saillies de Wing Fei-Hong, acteur prodige de douze ans à peine.
Les ressorts esthétiques du film de sabre sont ici tous revisités, épurés à l’extrême et filmé de façon sèche et précise. Loin du film en costume (même si de haute qualité comme dans The Bride with white hair) ou de l’occidentalisation à l’extrême de Tigre et dragon. Effets de réel typiquement hong-kongais, les combattants annoncent chaque coup exécuté (du « side-kick » au « shadow palm »), le tout ponctué d’un verbiage cartoonesque (« powerful ! », « kills ya », etc.). Un film de Wu Xia Pan moderne, ponctué d’un humour décalé et d’une esthétique forte qui lui confèrent un statut à part dans la surproduction en matière de film de sabre à Hong Kong depuis une douzaine d’années. Malgré un scénario faiblard, inhérent au film du genre, Iron monkey s’impose comme un incontournable.