Premier volet d’une trilogie consacrée à une autre vision du film porno, Claudine place les stars X plutôt chics du moment dans un long métrage centré sur le désir, surtout féminin. Exit donc les éjacs faciales et les dialogues minimaux des Ron Jeremy, Brad Armstrong et autres Jack Hammer ; ici, c’est la femme (en l’occurrence Ovidie, toujours aussi frigide et proche du no-sex) qui dirige des hommes qui rampent à ses pieds, et qui va aux putes pour lever un homme bien monté (black, 25 cm au bas mot, mais un peu mou du g’nou). En inversant de façon un peu facile les codes du porno classique, Claudine réussit son pari là où beaucoup se sont cassés les dents : faire un porno ultra-esthétisé qui déroute non pas par son début de scénario mais par ses parti-pris forts qui déjouent les poncifs. HPG, moins volubile qu’à l’habitude (producteur et acteur des très bonnes séries Mamies perverses et Exhibitions dans la rue), honore le film d’une prestation hors-pair dans la plus belle scène du long métrage : la copulation avec deux Dalma-chiennes, version hardcore. On y voit progressivement les corps se déchiqueter et fondre leurs tatouages bon marché dans une chair bleuie, violacée et cadavérique, très proche des tentatives esthétiques d’un Cronenberg dans eXistenZ. Une scène centrale qui augure du très bon deuxième volet de la série, Axelle, plus radical et audacieux.
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