Paris, ville de la mode, possède, outre ses célèbres maisons de couture, deux musées consacrés à cet art. Celui de la Mode de la ville de Paris (le Palais Galliéra) et celui de la mode et du textile (au Palais du Louvre). Le premier présente actuellement l’exposition Mariage, une histoire cousue de fil de blanc (1), tandis que le second propose Garde-Robes, intimités dévoilées de Cléo de Mérode à… (2)
S’ouvrant sur une courte « leçon » des codes vestimentaires qui ont sévi durant les XVIIIe et XIXe siècles, l’exposition Garde-Robes établit une continuité entre ces règles strictes et celles qui régissent les modes de notre siècle. Un peu plus loin, préservés par une lumière douce, les tissus ainsi que l’intimité des garde-robes se cachent derrière des voilages jaunes que le visiteur curieux et impudique vient soulever. Il y découvre à la fois le reflet d’une époque (de la toute fin du XIXe siècle à nos jours), d’une personnalité et d’une profession. Ceci ne semble pourtant pas être le but premier de l’exposition : sur le verre des vitrines, se dessine la silhouette des vêtements, accompagnée d’un texte explicatif. Il s’agit ici de présenter des étoffes riches, l’évolution des modes, l’impertinence d’une coupe, etc. Car la maîtrise des ciseaux et de l’aiguille est vue comme un art, ce qui ne semble certes pas usurpé.
Cependant, l’exposition sur le mariage, au Palais Galliéra, devient, elle, un moyen de retrouver les usages de ce rite et de démontrer qu’ils s’attachent à faire perdurer une image de la femme dont l’unique devoir demeure obéissance et fidélité envers son mari. Le jour du mariage la consacre, cependant, Reine. Ses attributs le prouvent : la couronne et la robe majestueuse dont la traîne demande parfois à être maintenue par des demoiselles d’honneur. D’autres traditions, bien que connues, nous paraissent plus éloignées : ainsi le trousseau, faisant partie d’une procédure contractuelle qui n’a rien de romantique ! L’amour serait presque le grand absent de cette exposition sans l’évocation du mariage d’aujourd’hui. Généralement détaché des préoccupations sociales, parfois, aussi, de l’acte religieux, il devient alors symbole, uniquement, de la passion qui anime les futurs époux.
Deux expositions sur la mode, donc ; deux manières de l’aborder, aussi : le vêtement, ouvrage-œuvre d’art, ou le vêtement, témoin et accompagnateur des rites.