Les amoureux de Maria Callas vont être comblés par l’exposition que la Mairie de Paris a organisée à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition.
Au-delà du plaisir qu’ils auront à revoir ses costumes de scène (ci-dessus, sa robe dans Tosca – Covent Garden 1964, mise en scène Franco Zeffirelli), ses bijoux (par exemple, le magnifique collier d’améthyste qu’elle portait dans Médée de Pasolini), ses robes de concert, ses chapeaux, ses sacs ou ses gants ; et au-delà même de l’émotion qu’ils ressentiront en entendant cette voix aux inflexions uniques, dans Tosca, Travatia, Norma… ; ils auront la possibilité de la découvrir, au travers de dizaines de documents et d’objets personnels, qui expriment mieux que tout quels étaient ses goûts et ses engagements affectifs. Il y a par exemple ces lettres adressées à Pier Paolo Pasolini : l’écriture est ample, mouvante, elle envahit toute la page et semble puiser son énergie dans l’affect. Elles témoignent, à chaque ligne, de façon intangible, de la profondeur du sentiment qui les lia. Elles se terminent toutes par un message d’amour : »Ti abbraccio con l’affetto di sempre, lo sai« . « Je t’embrasse avec la même affection que toujours, tu le sais ».
Le visiteur pourra également voir son album de photographies personnelles, les portraits que Pasolini fit d’elle à la fin des années soixante ; il l’entendra, à l’âge de quatorze ans, interpréter le fameux Babbino caro de Gianni Schicchi, ou bien, des phrases de La Force du destin, enregistrées lors d’une séance de travail, chez elle, avenue George Mandel, l’année même de sa mort ; ou encore, s’exprimant sur son art et sur son métier de cantatrice.
Une exposition qui réunit deux cents objets et trois cents documents photographiques, ouverte à tous, pour le plaisir de chacun.
Anne Calmat
Association pour la promotion des Arts
Hôtel de ville de Paris
Salle Saint-Jean
Tous les jours (sauf lundi) de 11h à 19h
Entrée gratuite
Jusqu’au 28 juin 1998