Lorsque l’on est un jeune homme désargenté (Calidore), comment arrive-t-on à conquérir -en fait il s’agit de l’acquérir- la fille (Phénicie) que l’on aime, alors que celle-ci doit revenir à un rival plus fortuné (et pour la coquette somme de vingt mines…) ? Il suffit d’un serviteur ingénieux, et fort libre au demeurant (a-t-on vu esclave prendre autant de libéralités pour arriver à ses fins ?). C’est donc Pseudolus qui, plongé au centre de cette comédie dialectique -maître/esclave-, mène la danse. Il s’amuse de tout, et surtout de voir trébucher ceux qu’il s’est désigné pour ennemis. Ballion, le proxénète qui possède la jeune femme, avare de surcroît, sera berné, et Pseudolus, tout heureux de ses provocations comme de ses bons mots, pourra retourner (la mort dans l’âme ?) à des activités moins enthousiasmantes. Car, voilà le type de personnages aimant l’action et elle seule. Tout en se flattant d’être aimé du public, il ne vit que pour satisfaire ses envies.
Aussi n’est-il pas étonnant que ce diable de Molière l’ait pris comme modèle. Scapin avait en effet Pseudolus pour ancêtre. Comme quoi, l’âge ne fait rien à l’affaire, bien au contraire : on pourrait aujourd’hui encore déterrer n’importe quelle comédie de Plaute, notre rire résonnerait de manière identique.
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