Aventure tragique, un cargo s’amarre à Marseille. L’armateur fait faillite. L’équipage est renvoyé. A bord, trois marins attendent et espèrent qu’un repreneur relance le navire vers le large. Pour eux, le temps s’est arrêté. Ils doivent réapprendre à vivre avec la terre ferme sous leurs pieds. Ils se racontent et tentent de comprendre pourquoi ils sont restés, mais leur vie est un puzzle fait d’autant de pièces qu’ils ont connu de ports. La trame de leur existence, c’est le large. Un mince fil, fragile, qui se donne des airs d’horizon.
Marseille, ville portuaire souvent comparée à une femme, est ce qui lie entre eux ces hommes échoués. Elle est l’inévitable, l’obstacle, la vie et, bien sûr, le drame. Le temps arrêté, c’est l’impression majeure qui se dégage de ce roman. Ici, chacun le tue en se racontant des histoires qui peu à peu, à force de résonner entre les murs clos d’acier du navire, tissent un drame auquel on se sent intimement lié.
Jean-Claude Izzo a l’écriture sobre. Efficace. La réédition des Marins perdus est assurément une bonne nouvelle. Pour Marseille et ses fans.
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