La famille Rabitte est de retour. Au grand complet. Si The Commitments ne mettait en scène que le fils (Jimmy Junior, dont les truculentes péripéties pour monter un groupe de soul ont trouvé un heureux prolongement dans le film du même nom réalisé par Alan Parker) de cette inénarrable famille, les deux autres volets en rassemblent tous les membres… pour le plus grand plaisir du lecteur-spectateur qui a pu par la suite se familiariser avec son univers grâce aux deux films mis en scène par Stephen Frears (The Snapper et The Van).
Gouaille verbale – une bonne partie de cette trilogie tient par la justesse et la force des dialogues de ses protagonistes -, moqueries, disputes, réconciliations etc., bref, tout ce qui fait le charme des familles est présent dans cette comédie humaine des faubourgs de Dublin. Une certaine idée du bonheur y est toujours de mise – ce qui tranche avec la « culture » misérabiliste entretenue dans nos contrées.
C’est là la grande force de Roddy Doyle : pouvoir restituer, sans tomber dans la vulgarité, les tranches de vie de chacun de ses personnages, et ce avec une puissance drolatique qui n’appartient qu’à lui. Pourtant, le climat se fera plus rude arrivé à l’épisode The Van. Raisons économiques obligent. Insensiblement, la vie perdra de son charme, de ses couleurs, sans pour autant ôter tout espoir à cette famille par ailleurs si souvent en proie à la bonne humeur. Eminemment vivante en somme.
Martin Aston