Un condensé de quelques-uns des meilleurs moments de la tribu madrilène. Tempos espagnols et chaudes saveurs méditerranéennes garantis. Ils sont huit à mélanger les genres et les époques. Un univers où l’Andalousie flirte sans retenue avec le Maghreb sous les regards émerveillés de la grande famille latine.
Deux albums à succès, dont le dernier, Temporal, n’est pas le moins osé, avec ses magiques envolées de flamenco moderne. Un groupe hors du temps et hors norme qui tient essentiellement du concept de l’échange.
D’abord par le nom symbolique qu’ils se donnent, Radio Tarifa, Tarifa étant le point le plus méridional de l’Espagne, le point où par le détroit de Gibraltar les continents africain et européen se rencontrent.
Ensuite par le concept qui les guide… qui est de faire de la modernité, tout en s’ancrant dans un ensemble de traditions musicales aux origines diverses, qui se sont rencontrées dans cette partie de l’Europe, se sont confrontées, se sont concassées, se sont enrichies mutuellement à travers le temps, avant de finir par s’accepter grâce à une nouvelle génération d’artistes contemporains complètement ouverts sur le monde, dont ce groupe n’est qu’un représentant adulé parmi d’autres à Madrid.
Disons, en fait, qu’il y a une sorte de fonctionnement par ricochet chez eux. Au départ, ils revendiquent une appartenance à un terreau musical, qui se situe dans la Méditerranée.
Mais cet univers, de par son côté pluriel, les amène à rencontrer d’autres musiques du monde qui vont de l’Algérie à Cuba. Le résultat donne une couleur aussi bien flamenca qu’arabe, aussi bien médiévale que contemporaine, à travers laquelle ils réinventent ce fameux carrefour culturel devenu légendaire entre l’Afrique et l’Europe, onze siècles après la naissance de la musique arabo-andalouse à Cordoue. Ce quatre- titres est uniquement conseillé à ceux qui découvrent. Pas à ceux qui connaissent.