Le père du « tchatchô » : un art sérieusement encensé à l’heure actuelle sur les pistes de danse africaines. Koffi Olomidé, apôtre consacré d’une version furieusement pop de la rumba congolaise, a voulu marquer son récent passage dans la fameuse salle parisienne, à l’instar de son compatriote Tabu Ley Rochereau venu défendre la même musique en 71 sur cette scène. L’album est un résumé frénétique et certain de sa carrière avec le Quartier Latin (le groupe). Du N’dombolo, la nouvelle danse en vogue à Kinshasa, aux tranquilles ballades dédiées à l’amour, s’exalte une voix qui subjugue complètement ses fans, à entendre les cris de ralliement et d’hystérie qui s’en dégagent. Tempos lents au départ, parties chaudes à l’arrivée, solos de guitares et chœurs enrobés, ce genre de musique apparaît monotone pour la plupart de ses détracteurs, un peu comme certaines musiques occidentales dites répétitives. Mais il a aussi ses moments de génie pour ceux et celles qui savent écouter.
On peut parler par exemple du « sebene », cette partie instrumentale d’un pur délice où les chanteurs/choristes se mettent en retrait pour laisser place aux variations hypnotiques d’une guitare qui pousse les danseurs à donner le meilleur d’eux-mêmes. Cette rumba tire ses racines dans une histoire de va-et-vient entre l’Afrique et les autres continents qui mérite par ailleurs son pesant d’or. Derrière lui, se profile un véritable phénomène de société(s) qui transporte de joie depuis de très longues années des millions et des millions d’adeptes parsemés de par le monde. A écouter, ne serait-ce que pour comprendre l’ampleur du phénomène ou encore pour ne pas mourir idiot…