C’est l’histoire d’un délire… Un jeune homme bien sous tous rapports aligne des compos punk/rock alternatives, en murmurant ses envies de mixité rythmique à ses proches. Enfant du Paris cosmopolite, Bruno G. alias Le Sergent Garcia évolue alors au sein du groupe Ludwig Von 88 et profite aussi souvent que possible de son temps libre pour accompagner son sound system Bawawa Son. Guitariste dans l’un, tchatcheur dans l’autre, autant dire deux mondes qui s’ignorent. Seulement, un jour arrive où il décide de se changer les idées. Quand notre homme se lance sur les pistes d’un album solo, une seule obsession en effet l’occupera : ramener les vibes jamaïcaines sur des tempos latins à son public au nom de la racine africaine qui lie ces deux musiques, tout en reflétant au plus près l’ambiance populaire qui baigne Belleville son quartier de vie au quotidien.
C’est ainsi qu’il se retrouve à inventer un soir le concept de la salsa-muffin. Rythmiques torrides, percus et samples bien tournés, flûte et guitares : un tour de force qui charrie des messages sans concessions. Le titre Oye mi Bomba parle sans œillères de la misère urbaine de nos cités par exemple. Car l’album à la fibre militante. Il est même dédié (toutes catégories confondues) au « Scalp, Ras l’Front, No Pasaran, Comité de Soutien aux Peuples en Lutte au Chiapas et en général à tous les gens qui s’organisent et qui luttent contre tous les fascismes, racisme et intégrismes quels qu’ils soient ». Beaucoup d’humour: « Fuck Zorro » dit l’artiste, puisque « je suis le véritable arrière-arrière-petit-fils du véritable Sergent Garcia ». Une musique festive et spirituelle par ailleurs, qui fait suite à un premier album à succès sorti chez les indépendants de Crash Disque. Ainsi, Mayambé fait référence au rituel vaudou, alors que d’autres titres parlent d’amour et de feria. Le tout est enrobé dans un flow cash à l’espagnol. Pas mal comme idée. Encore une affaire à suivre de près…