Cet album représente trois années de travail acharné. Une rencontre avec plusieurs groupes communautaires issus de la population guyanaise qui a débouché sur un festival et qui ambitionne désormais de défendre un patrimoine musical méconnu jusqu’alors sur la scène internationale. Professionnellement, la musique, pourtant partie intégrante du quotidien guyanais, est peu soutenue. Manque de structures, de producteurs, de relais… Des problèmes que souhaite régler la maison Frontline une bonne fois pour toutes en offrant une chance aux jeunes compatriotes dont le talent échoue malgré lui sur le fleuve Maroni. Cette compil’chance incarne donc la diversité et la richesse des musiques de la région.
De l’aléké, joué par les descendants d’anciens esclaves marrons, à l’awassa, typique de la frontière avec le Surinam. Du bigi pokoe, moderne et électrique, à l’amazonian, qui s’ouvre sur l’ensemble de la Caraïbe, en passant par le reggae. Un véritable foisonnement de sons ramenant le monde traditionnel à l’influence urbaine grandissante et mariant l’Afrique au Brésil dans son histoire de façon singulière. Une musique optimiste au final. Inhabituelle. On appréciera particulièrement les versions acoustiques de Salambo et de Kibilibi par Chris Combette : la seule pointure connue de cette belle aventure. Affaire à suivre… la prochaine édition du festival des Trans-Amazoniennes a lieu en novembre prochain, sur le Maroni à nouveau. Good vibes.