Comme Saxophone colossus ou Miles ahead, voici un album dont le titre, quoiqu’orgueilleux au premier abord, n’est pas usurpé. Cette musique a du souffle, du volume. Les compositions sont belles, s’enchaînent comme une suite orchestrale et malgré leur durée, ne paraissent pas longues à l’auditeur. L’instrumentation rappelle celle du groupe de Miles Davis en 1969 avec Wayne Shorter, Chick Corea, Dave Holland et Jack de Johnette. La musique en est proche et quasiment du même niveau, c’est dire sa valeur à mes yeux. Ecoutez à titre de comparaison Two faced de Miles Davis ou les concerts du Prince des Ténèbres à Antibes, Montreux ou Rome il y a trente ans.
Malgré cette évidente parenté, l’album des frères Belmondo ne respire pas la nostalgie. L’usage de la flûte indienne donne un charme neuf à cette musique. Laurent Fickelson est toujours le mirifique pianiste, rythmique ou mélodique à volonté, que l’on connaît. Philippe Soirat assure à la batterie et les frères Belmondo s’entendent comme… deux frères. Seul le long solo de contrebasse de Clovis Nicolas m’a paru inutile. J’ai écouté, réécouté ce disque, dansé dessus, siffloté ses airs qui me trottent encore dans la fête alors que j’écris fenêtre ouverte et que le voisin d’en face taille sa haie avec un appareil électrique bruyant. Un disque à offrir à vos amis et à vos amours, mais seulement à ceux qui le méritent, ainsi qu’à vous même bien entendu.
1) Part I : The memories that never die – 2) Part II : For my son – 3) Part III : The mind thing – 4) Part IV : Song for eternity
Stéphane Belmondo (tp, flg), Lionel Belmondo (indian flute, ts, ss), Laurent Fickelson (p, Fender Rhodes), Clovis Nicolas (b), Philippe Soirat (d)