(Labeluz / Harmonia Mundi)
1) Conversation / Improvis’action – 2) Vocalchimie una – 3) Manif / Heste – 4) Paradina / Ami de mots – 5) La bourdique (Minvielle / Hertel)- 6) Ma’tine (Minvielle / Hertel) – 7) Hilhas n’aimetz pas tan los omis (trad) – 8) Ounba’s ? (Minvielle / Monk) – 9) El K.O. – 10) Rocarocolo (Minvielle / Perrone) – 11) Vocalchimie dus – 12) Le coureur de fonds – 13) La Valse à hum (Minvielle / Tuveri) – 14) Canto conte – 15) Vocalchimie tres – 16) Contine d’Orphée – 17) Esperanza l’aranesa (Minvielle / Perrone) – 18) De gai atau – 19) Vocalchimie quate – Compositions d’André Minvielle, sauf mention contraire.
André Minvielle (chant, porte-voix, batterie maigre, trompette de l’est, percussions, sampleurs), Marc Perrone (accordéon diatonique), Bernard Lubat (piano, batterie, synthétiseurs), Richard Hertel (batterie), Patrick Auzier (trombone). Enregistré en France.
Voilà sans conteste un des plus beaux disques de l’année 1998, tous genres confondus. On peut aborder Minvielle à deux niveaux. Le premier est celui de la mélodie des mots, des sons, des percussions, de la fête sans retenue. Cet aspect-là parlera à tous. Le deuxième est réservé à ceux qui pratiquent la langue utilisée, soit tantôt le gascon, tantôt le français et là on rentre dans un monde d’équilibriste de haut niveau où syllabes, sèmes et phonèmes se succèdent dans un tourbillon de folie et de génie dans lequel esprit et tripes sont vite happés, vrillés, gratifiés. André Minvielle a de ces mots qui savent guérir nos maux, nous faire rire et pleurer, nous étonner, mieux, nous surprendre. Autodidacte de génie, Minvielle n’est bien sûr pas seul dans cet album. Bernard Lubat, le sorcier d’Uzeste est là au piano – voir son chorus éblouissant de retenue sur Ounba’s, adaptation du Misterioso de Monk – à la batterie et aux synthés. Marc Perrone, à l’accordéon diatonique assure un soutien permanent à la voix et aux sampleurs de Minvielle.
On est ici dans l’univers de la compagnie Lubat de Gasconha, aux racines « imaginogènes pathogènes occitanes et dérivantes ». Tout un programme. Bref, vous l’avez compris, des polyphonies pygmées au rap, en passant par l’harmonie torturée de Thelonious Sphere Monk, André Minvielle nous restitue un univers personnel qui parle de l’universel et rend justice à l’Homme qui est en nous. Au commencement était le Verbe.