Ce disque est le fruit d’une collaboration plutôt inattendue entre Jochem Paap (alias Speedy J) et Mike Paradinas (alias µ-Ziq) sur le label de ce dernier. Au même titre que celle entre Paradinas et Richard James, c’est une réussite. Très influencés krautrock, les morceaux sont dans l’ensemble assez calmes et très riches. On peut plus ou moins deviner qui a fait quoi (les mélodies pour Paradinas, les textures plus dures pour Paap) mais l’ensemble est très homogène et oscille entre Cluster et LFO. Light of India, surtout, fait penser au duo de Sheffield, à tel point que l’on dirait un inédit de Advance. Spc-ch-pn est un morceau de piano solo étonnant de sobriété et de mélancolie, tandis que Butch et Bromtollen mélangent pétales de fleurs et musique concrète. Poppy seed est un hommage évident (et génial) à Terry Riley et son Poppy Nogood, probablement basé sur un sample de ce disque, et probablement le meilleur de Slag Boon Van Loon : efficace et subtil, il est à lui tout seul une relecture du krautrock. D’ailleurs le morceau qui suit, Mooshy, paie son tribut à Klaus Schulze avec ses magnifiques nappes fin de siècle. Fallen angels entering Pandemonium mérite assez bien son titre ronflant : une boucle brutale, un piano préparé et des textures qui enflent jusqu’à une apothéose qui nous projettent en orbite (Orbital ?). Enfin, Pedals, une belle boucle d’ondes à la My Bloody Valentine, cloture le disque. Deux ou trois titres moins intéressants sont là aussi, mais peu importe. Ce qui compte, c’est que ce disque est un régal pour ceux qui aiment s’enivrer d’ambiances électroniques rétro-futuristes. Une sorte de perle rare. À quand une collaboration entre Tom Jenkinson et Ritchie Hawtin ? Uwe Schmidt et Robert Armani ? Bernd Friedmann et Joey Beltram ?
Slag Boon van Loon – Slag Boon Van Loon
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