Dès le premier titre (My life music au son si anglais de la période electro beat disco du début des années quatre-vingt), on est en terrain connu : celui de la certitude qu’on tient un tube intemporel. Un tube de la trempe de ce que nous écoutions à l’époque des moustachus aux cheveux permanentés dont les rois étaient Cerrone et Giorgio Moroder. Oui ! N’ayons pas peur des représailles. C’est bien à ces deux musiciens (comme le mot est fort) mais aussi aux B.O. des films de John Carpenter, quand ce dernier se colle aux claviers, que les titres les plus house disco de I know electricboy nous font penser. Ainsi de My life music donc mais aussi de Where is your past et de tant d’autres sur l’album.
Là où Maddkatt Courtship, qui n’est autre que Felix Stallings aka Felix Da Housecat (avant qu’une maison de production de dessin animé lui demande de rendre le nom), le coauteur de Fantasy girl avec DJ Pierre (aka Phuture, créateur d’Acid Trax, ces deux titres étant des fleurons en matière de house du Chicago late eighties) se différencie des autres faiseurs de beat, c’est que, grâce à sa culture musicale classique, il instille quelques gouttes d’une pop suave et prenante au cœur de ses beats métronomiques. Certes, tout cela ne plaira pas du tout aux fervents défenseurs d’une electro expérimentale à tout crin mais notez que, dans le genre, on ne fait guère mieux ces derniers temps que chez les Français de D-mon et de Superfunk. Comme à l’époque avec celui qui rafla le titre de roi du disco avec Born to be alive ? Sans doute, oui.
Maddkatt Courtship est américain mais il est tôt venu à Londres s’inspirer de l’air pop typique de l’Angleterre. Ce qui a apporté à sa musique une finesse que d’autres n’ont pas. Todd Terry par exemple qui remixe certes brillamment mais qui est loin d’avoir cette culture de composition propre aux Anglais et aux Français. C’est sur ce terrain que Maddkatt Courtship fait toute la différence et si certains titres sont moins forts que les tubes placés en ouverture de son (déjà) quatrième album I know electricboy, le simple fait de placer le disque sur la platine la fait danser devant vos yeux et vous encourage à en faire autant.