Ce premier album de Danny De Mierre, alias Flytronix, est sorti il y a déjà quelques mois, mais demain le silence radio et presse dont il a souffert chez nous, ils semble utile de revenir dessus. Archive devrait ravir les amateurs de drum’n bass souple et plutôt douce, et de hip hop (dans l’esprit).
Déjà bien connu en tant que producteur, Danny Flytronix a mis près de deux ans pour accoucher de cet album riche (musicalement, mais pas seulement, il y en a pour près de deux heures en additionnant les deux CD) et accrocheur. On est tout de suite frappé par ses rythmiques plutôt coulantes, un peu à contre-courant de ce que l’on a pu entendre dernièrement en drum’n bass. Ces beats dont Danny est amoureux -il déclarait dans une interview : « Beats. I love my beats. That is my heart. »-, et qu’il programme lui-même, plutôt que de repomper et de faire du copier-coller amélioré. Voila peut-être une des raisons pour lesquelles cet album, pourtant fait de bric et de broc, sonne de manière si organique. Cette qualité le différencie de la plupart des albums de drum’n bass « classique ».
Mais il y a autre chose. Il y a les influences de Danny : le jazz -beaucoup-, la early house -un peu-, les musiques de films noirs -pas mal-, le rap -quasi omniprésent. Pourtant, l’album n’est pas qu’un habile crossover. C’est une entité propre, à l’identité bien définie, cohérente dans son éclectisme et ce malgré son premier aspect un peu foutoir.
Cette musique pour nuits mutantes –Transfer ou Epistrophy, sur le premier CD- s’écoute d’ailleurs très bien à la maison. Pépère alors, Flytronix ? Certainement pas. Il y a une volonté de chaque instant de pousser les sonorités et les ambiances explorées vers ce qu’elle peuvent avoir de plus absolu. C’est aussi la faiblesse majeure d’Archive : on a parfois l’impression que les effets sont trop calculés, que les structures, complexes, sont trop réfléchies. C’est un comble, mais un peu moins d’application n’aurait pas nui à l’ensemble.