Non, ce n’est pas une vieille réédition d’un incunable d’Yvette Guilbert que vous écoutez mais bel et bien le dernier effort du collectif multiforme connu sous le nom de Transglobal Underground. Avec ce nouvel et déjà cinquième album, TGU sombre malheureusement dans la redite et dans le déjà entendu chez eux et ailleurs (Body machine).
Si la production est toujours aussi intelligemment réalisée, les compositions, en revanche, approchent parfois la platitude nauséeuse d’une fin d’inspiration (le Jean-Pierre-Maderien Air giant pour boum d’été dans le jardin de papa et maman ou le Chemnitz de fin de nuit). Un exemple flagrant, cette malencontreuse idée de meubler des titres de conversations de studio entre copains où l’on rote gaiement dans le micro, sur un Imperial hippy bien mal nommé.
Pourtant, encore une fois, les directions musicales sont multiples, de l’arabo-andalou (Rude bouddah) au hip hop relevé de techno, mais le plus souvent la sauce ne prend pas alors qu’il aurait fallu répondre à la rude concurrence instaurée depuis la sortie du formidable R.A.F.I. d’Asian Dub Foundation (par ailleurs sur le même label ! ) ou l’apparition des Lo-Fidelity Allstars.
Certes, il faut reconnaître quelques petites beautés, encore dues à l’apparition de la diva intercontinentale Natacha Atlas (sublime Ali mullah, d’inspiration Nusrat Fateh Ali Khan) ou du retour du rappeur lyrique TUUP (The Unprecedent Unorthodox Preacher, brillant sur Nile delta disco et le très rythmiquement réussi City of God). The thousand year heat est aussi plutôt plaisant, de même que le lancinant Shining iron face mais malgré ces quelques bons points, nous ne serons pas enclins à porter aux nues cet album décidément trop déséquilibré.