Useless. Franchement. C’est tendre au chroniqueur le bâton pour battre le groupe. Qui n’aurait pas envie de dire de ce groupe qu’il est inutile ? Hé bien, on le dit. Inutile, mais quand même un peu utile. Sur les dance-floors, par exemple. Mieux encore : dans les raves en plein air. Mais voilà. On l’écoute chez soi. Et c’est assez mauvais. Il y a bien un petit air de Daft Punk, bien involontaire j’en ai peur, pas complètement désagréable. Quelques rythmiques qui se laissent bêtement aimer. Mais il y a tous ces gimmicks, ces petis trucs qui rendent un disque agaçant. Voire insupportable.
Avant, on savait qu’il y avait des textes en français dans la techno de Useless. On était inquiets. Nos inquiétudes se sont confirmées. C’est mauvais. Ça ressemble aux Bérus s’ils faisaient de la techno. Une sorte d’équivalent techno de l’alternatif français. En moins crédible. Écoutez-ça : « En cette fin de siècle / le high-tech se déchaîne / Et change la face de la planète / du virtuel à l’internet / J’entonne un requiem à la santé de l’amère AMERIQUE ». Terrible, non ? Trop forts, les mecs. Ah, j’oubliais : ça ressemble parfois au Marquis de Sade ou aux Cadavres, aussi. Under Transglobal. Ah, et celle-là : « Fille de marbre en rut, sois violente et pensive / Maîtresse, chair de moi / fais toi belle et lascive ». Du Baudelaire ! Ça devient ridicule, à la fin. Tout le monde n’a pas la classe de Spiral Tribe. Il faut travailler, pour ça. Bon. C’est étrange, ce genre de groupes. Ils ont l’air fabriqué, mais on sent qu’ils ne sont pas complètement manipulés. Peut-être se croient-ils manipulateurs ? Ils ne le sont pas. On les a vu venir. On n’y croira pas à leurs simagrées. Et, en effet, malgré quelques idées, une certaine énergie, deux ou trois sons intéressants, on n’est pas convaincu par les efforts de Useless. Une autre fois, peut-être ?