Second album du duo Plaid, après les Peel Sessions respectives de Plaid et Black Dog. Dans l’ensemble, Rest proof clockwork est beaucoup plus ludique, frais et drôle que Not for threes, sorti en 1997. Dès le premier coup d’œil, on s’aperçoit que la pochette délaisse le côté clinique au profit d’une identité graphique cartoon qui les rapproche de Nightmares On Wax, autre duo warpien et funky.
Le disque s’ouvre sur Shackbu, titre sautillant et pétillant qui s’enchaîne à merveille avec Ralome, relaxant comme un inédit de Durutti Column… Little people fait penser à Boards Of Canada sur une rythmique presque hip hop, un morceau finalement rêveur, plus intéressant en tout cas que les longs et un peu ennuyeux Buddy et Dead sea, aux influences ambient mal placées. Heureusement, l’amusant Gei lab apporte un parfum de poésie bienvenu, surtout quand elle s’agite sur des souvenirs de Jean-Jacques Perrey. Viennent ensuite les trois tubes du disque : Tearisc, pop song électronique nostalgique, quelque chose entre Taxi Girl et Devo, idéal pour danser le hula hop sur la plage ; Pino pomo, espagnolade bien rythmée à base de guitare et maracas, qui n’aurait pas déparé sur un des albums de Pascal Comelade : enfin un peu de vie dans cet univers digital, un retour aux comédies dramatiques… et Last remembered thing, new wave à souhait (décidément Gary Numan et Human League ont été entendus) -mais pas seulement, car le morceau se complexifie en se déroulant, comme au bon vieux temps de… Black Dog !
Pour finir, New bass hippo ressemble à un extrait du dernier 4 Hero en plus rigolo, en bref un bricolage un peu vain qui aurait mérité d’être un morceau de Miami Bass, grâce à son super titre. Le dernier morceau, Air locked, très long (15 mn), est très réussi. C’est une suite de percussions balinaises accompagnée de cuivres et de cordes : un parfait chill-out, beau et envoûtant, à écouter le matin au bord de l’eau. Le morceau s’arrête quelques minutes, puis reprend le soir avec la voix magique d’une chanteuse (Leila ?) : une façon originale de conclure un disque étonnant, calme et estival.