Nouvelle petite chose plutôt plaisante composée, jouée et produite par Tom Jenkinson après le plutôt décevant Music is rotted one note, album de jazz rock soft et électronique qui ratait son but. Plus concentré, ce mini album est assez étonnant, en tous cas plus frais et bourré de trouvailles sonores. Iambic 5 poetry, premier morceau -et le meilleur du disque- est un pur bijou qui commence doucement dub et finit mélodique de cristal sur nappes de soie.
De la poésie, effectivement ! Enfin un peu d’émotion, merci, on n’attendait que ça. Magnifique. Fly street tourne comme le moteur d’une Chevrolet dans un polar urbain et les clins d’yeux à l’ami Richard D. James sont nombreux (à se demander même si ce n’est pas un morceau d’Aphex Twin) : tordu et bizarre, on s’attend à tout moment à entendre une petite voix murmurer Come to daddy. D’ailleurs, la référence à notre Windowlicker préféré des Cornouailles est flagrante au dos de la pochette, puisqu’elle représente la réplique parfaite mais inversée de la pochette du maxi Quoth de Polygon Window (1993, Warp). The tide travaille sur des ambiances jazzy et sombres : beaucoup de (vraie) batterie et de synthés frigides, le groove de l’Ircam. Splask fait dans le jazz rock additionné de percussions métalliques efflanquées et flanquées d’écho obsessionnels jusqu’au chaos. Two bass hit jette un coup d’œil du côté d’Herbie Hancock, pour voir s’il y est. La basse slappe, les bidouillages éléctroniques bidouillent, c’est plutôt rigolo. Oui, on dirait bien qu’il y a deux basses. Varkatope rigole moins, lui. Une batterie sans pitié live and direct, des nappes « selected ambient » et des gros sons acid : voilà comme on l’aime, Tommy. Comme si Panacea jouait live, plus nerveux. Génial. Enfin, Gong acid fait un petit tour chez Ocora : percussions balinaises à gogo ou percussions de Strasbourg en forme, titre percussif qui porte bien son nom ! Transe délicate à base de choses en verre et en métal heurtées de
façon répétitive, avec peau qui vibrent et pas seulement celle des tambours -la nôtre aussi.
Un disque très réussi qui confirme le talent de Squarepusher, décidément de moins en moins drum’n bass et plus en plus batterie et basse. Surveillez aussi ses sorties sur Worm Interface, le label electro qui monte.