Où l’on comprend mieux pourquoi Richard James a pris son sous aile le jeune Tom Jenkinson, plus connu sous le nom de Squarepusher, pour en faire son dauphin. Douze titres du jeune homme, avant même Burnin’n’tree, avant que la basse ne tricote son groove pastorien sur les breakbeats les plus tordus de la galaxie. Buzz caner ressemble donc beaucoup aux vieux Aphex Twin : distorsions industrielles sur beats nerveux, influences Joey Beltram aux alentours de 1990 pas mortes, son acid omniprésent et détourné, Kevin Saunderson jamais très loin, LFO toujours à portée de main. Un festin électronique pour gourmands de 303 distordue. Brutal comme un Ventolin dansant (Prodigy : on vous rappellera, les gars, on a trouvé mieux), electro comme un DMX Krew qui ne plaisante pas et même dub comme un Einstürzende friand de tôles sur chantier ; nostalgique comme Boards of Canada, hip hop comme un freestyle des Tambours du Bronx, bidouillé à l’envi avec un plaisir non dissimulé, servi sur un tapis de nappes discrètes qui nous font de l’oeil. Tom Jenkinson a certainement des centaines de cassettes pleines de morceaux, comme le montre la pochette : en voici une sélection.
Petit disque confidentiel pour aficionados de l’électronique novatrice home made, amusante et efficace. Car on est dans le domaine de l’efficace. Une sorte de brouillon de l’adulte Squarepusher, d’ado mal dégrossi fasciné par la nouvelle ivresse de l’acid (qui fait bien vite oublier la tristesse des Cornouailles). Sachant ceci, ce disque est une véritable joyau de puissance et de spontanéité, d’orgasme pour fana de mixers qui s’emballent. C’est court, c’est un document, on l’aura oublié demain, mais c’est bon ! Plus fort !