Un an après la sortie de leur premier album, Hope is important, Idlewild remet le couvert, en débutant leur deuxième essai par un titre ironique : Little discourage. Il est vrai que les Ecossais manient aussi bien le cynisme que le manche des guitares. Et Idlewild, il faut le savoir, en termes de rock highlanders, tient le rang et la dragée haute aux Stereophonics ou Super Furry Animals. En tout cas, eux le savent certainement, pour sortir si rapidement, comme pour retenter leur chance au billboard, un deuxième album, enregistré pendant sept mois à cinq endroits différents. Si stratégiquement, ça se tient, 100 broken windows n’est malheureusement pas à la hauteur du bien qu’on pense d’Idlewild. Cela étant, un album mineur d’Idlewild sera toujours plus excitant qu’un album réussi des Seahorses.
Bref, il faut défendre ces jeunes soldats d’Idlewild, garants d’un rock abrasif, tel qu’on l’a aimé chez That Petrol Emotion, et tel qu’ils le plébiscitent. Il faut les défendre, mais évidemment les écouter, car indéniablement un potentiel est là. Et c’est d’adrénaline qu’il s’agit. De fait, on ne trouvera pas sur 100 broken windows de samples, d’ondulations dance ou l’once d’un clavier, mais de la rigueur, de la détermination et des postillons punks. Le tout intelligemment servi par des mélodies britishisantes… Mais, pour ne pas se faire de mauvaises idées, mieux vaut passer directement à Let me sleep, le sixième morceau, pour s’enticher de l’album qui peine à trouver ses marques ou même à susciter la curiosité. Là, Idlewild, jusqu’à présent poussif, s’illumine soudain et aligne six titres qui prennent une dimension autre qu’un simple concours de gammes soniques (dont Actually, it’s darkness). Les titres s’enflent en effet de cette fierté insulaire -qui peut donner les meilleures choses au monde-, deviennent un peu plus complexes et très accrocheurs. La voix de Roody Woomble (23 ans, qui dit ne chanter que ce qu’un Ecossais de cet âge, en l’an 2000, est en mesure de dire -vaste programme) s’émancipe et se pose vraiment. Conclusion pleine d’espoir : Idlewild risque certainement d’exploser dans le sens radioheadien du terme (Ok computer) avec le cap du troisième album. D’ici là, il est temps de prêter une oreille attentive à ce groupe en devenir ici-bas, mais déjà bien surveillé outre-Manche.