Les petites teignes glam-speedées de Placebo sont de retour. Et Brian Molko tient toujours ferme le cap mélodique de cette entreprise. Aux premiers exploits soniques d’il y a deux ans (la scène confirma l’excitation créée autour du groupe qui osa remettre les amplis à fond et jouer sans temps mort), le trio a choisi sur ce nouvel opus le contre-jour, une alternance judicieuse de titres caressants et de titres fougueux. L’album séduit par son ambiance générale, quelle que soit la rapidité des morceaux. Mais il ne s’agit, pour une part, que de séduction : combien de ces morceaux passeront-ils l’hiver sur nos platines ? Ce qu’il manque à Placebo, c’est d’avoir écrit un classique, une de ces chansons qui emporte tout sur son passage et vous fait suivre les yeux fermés ce qui reste à grappiller sur le disque. Car dans le détail, ici encore les réussites (la catapulte Brick shithouse, les balladesThe Crawl, Summer’s gone) succèdent à des choses plus anecdotiques, juste là pour la forme (My sweet prince, Scared of girls). Reste que la plupart des arrangements ont gagné en finesse, les climats sont plus variés, et Brian Molko chante sur différentes tonalités, parfois secouantes. Quant aux textes, ils réservent une surprise identique : ils possèdent la force de l’immédiateté et la richesse de l’ambiguïté. Les signes précurseurs d’une belle maturité à venir ?
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