Le Village Vert a déjà à son compte quelques coups d’éclats -Autour de Lucie ou Michael Head. Avec Panorama, le label se propose de nous faire découvrir ce que pourrait être le futur proche de la pop française, et il se montre assez convaincant. Bien sûr, il est parfois difficile de juger de la qualité intrinsèque d’un artiste au travers d’un morceau noyé au milieu d’autres si différents.
Cependant, si on retrouve ici une certaine unité de son, on préférera dire une attitude, il y a quelques garnements qui, déjà, titillent avec bonheur nos oreilles. D’entrée, le désabusement de Superflu, qui compte Les cartons, nous touche avec sa voix tout en soupirs.
Plus loin, Czerkinsky, déguisé en crooner groovy et torturé, nous sert une Princesse de cire pas du tout figée. Pierre Bondu se la joue Miossec apaisé avec son Tira mi su, et ça lui va très bien. Plus dans l’air du temps peut-être mais pas pour autant superficiels, Télépopmusik (Something about G.A. avec son joli sample des Pixies, tout en concision) et Orly (Pour un mouvement) empruntent aux nouvelles tendances -jungle, rythmes décalés, esprit déjanté, noisy foutraque- avec esprit et morgue, de quoi narguer ceux qui dénigrent systématiquement une certaine naïveté franchouillarde.
Un petit morceau également pour les parrains plus connus de cette compilation, Autour de Lucie (Le dernier mot) et Mercedes Audras (Eu sei que vou te amar), voilà de quoi mettre Le Village Vert dans une position similaire à celle de Lithium : chacun dans son style, ces deux labels sont en train de procurer un bonne cure de jouvence au rock français. Un joli panorama est en passe de s’offrir à nos yeux.