On en avait entendu parler avec des larmes dans les yeux, de ce show enregistré à New York en juillet 1997, avec orchestre s’il vous plaît. On pouvait même en entendre quelques extraits sur le site de Portishead depuis un bout de temps. Et puis, la nouvelle était tombée : le concert sortait en intégralité ; un disque live pour la bande de Bristol, alors que la scène n’était pas forcément leur point le plus fort. Armé d’une bonne dose de scepticisme et quand même d’un peu d’espoir, on s’est rué sur la chose pour enfin savoir.
Et là, la claque ! La belle surprise, c’était non seulement d’entendre les morceaux dans des versions pas trop figées, mais aussi de se rendre compte que l’adjonction de cet orchestre s’avérait tout à fait profitable, enveloppant les titres d’harmonies douces et tranchées à la fois. Le plus fort dans la manipulation, c’est qu’on a même l’impression que la trame des morceaux ressort avec encore plus de force, comme si cette profusion orchestrale aboutissait finalement à un dépouillement suprême. Vraiment impressionnant.
Si tous les morceaux tiennent méchamment la route, on ressortira tout de même quelques flèches réellement bien tirées : All mine, Over, Glory box, Sour times (enregistré à San Francisco) et Strangers. Et comme Beth Gibbons sait en plus mettre dans sa voix beaucoup d’humanité, parfois de chaleur (mais oui), il n’y a rien désormais qui puisse s’opposer à ce que Roseland NYC live figure en bonne place dans notre discothèque, parmi les albums live de grande classe.