Troisième album pour les très new-yorkais Free Kitten (Kim, Julie, Yoshimi, Mark), sorte de mini super-groupe aux origines diverses et impeccables (à savoir Sonic Youth, Pussy Galore, Boredoms et Pavement) et un bel exercice de ré-écriture du free-punk, jugeons-en : une reprise de Gainsbourg éclatée et respectueuse (Teenie weenie boppie); un hit (Top 40); deux géniales fantaisies mixées par We, entre Richard Hell, Can et Mouse on Mars (Never gonna sleep, Gaaa), comme du trip hop traité à la new-yorkaise, pas loin de la scène Illbient (écouter à ce sujet la compilation Incursions in Illbient sur Asphodel) et puisqu’on en parle : le remix de DJ Spooky (Paul D. Miller, trois albums à son actif), tout de collages et de drum’n bass folle et explosée est une étoile noire au milieu du disque, qui précède la longue dérive éponyme, Sentimental education (12 minutes !), absolument envoûtante (Balzac écoutait-il du Krautrock ? Que sont les Swell Maps devenus ? Epic Soundtracks nous a quittés récemment). Il y a aussi de la hargne estampillée punk-rock du meilleur acabit (Strawberry milk, Played yourself, etc.) et un peu de free-jazz nocturne lo-fi plein de lucioles et de magie (Daddy long legs). En résumé, Sentimental Education, moins brut que Call now (1992, sur Forced Exposure) manifeste en faveur du port des bonnets de ski, plus original que Nice ass (1994, sur Wiiijaa), est peut-être le meilleur album de Free kitten, en tous cas un excellent disque. Ces gens-là ne se trompent pas, leur bon goût est invincible. A quand une collaboration avec des rappers (les X-Men, par exemple) comme au bon vieux temps de Ciccone Youth ou de Goo ? En plus, Jay Mascis leur a prêté sa batterie. Décidément, Free Kitten est vraiment le groupe le plus cool du monde (après Beck, évidemment).
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