Ce qui est sûr et certain, c’est que RFTC est l’album de Rocket From The Crypt le mieux produit, et de loin. Il l’est beaucoup mieux que le dernier effort à dater du groupe, Scream Dracula scream, qui souffrait de monolithisme et de rigidité. Ici, toutes les composantes de la palette musicale de groupe sont mises en valeur, notamment les cuivres qui sont une de leurs -importantes- particularités parmi les groupes indés US. Sur scène, c’est flagrant, sax et trompette sonnent à merveille. Car les Rocket From The Crypt ont toujours été avant tout un groupe de scène, puissant et délirant. C’est aussi avec des singles aussi dévastateurs que difficiles à dénicher qu’ils ont forgé leur renommée, qui depuis deux ou trois ans a quasiment viré au culte.
Les albums sont pour eux un cap ardu à franchir, avec une longueur imposée qui ne rend pas forcément justice à leurs morceaux. Mais, cet album est bon, d’abord parce qu’ils ont su varier les effets -rapide/lent, bonne répartition des différentes influences au gré des titres-, même si Speedo, lui, a du mal à tenir trente secondes sans brailler. C’est cependant un atout majeur que ce leader charismatique; de son vrai nom John Reis (écoutez donc à ce titre les deux albums de son autre projet principal, Drive Like Jehu, assez captivants).
Ce disque abrite donc pas mal de réussites, dont le splendide Lipstick et son beat mid tempo martelé. Mais ce qu’on aime par dessus tout chez RFTC, ce sont ces grandes gigues rock sans retenue aucune, dont le but est de foutre le feu à la platine. Pour exemple, une triplette en début d’album : I know, Panic scam et Made for you. Il y a aussi le latin You gotta move, le très ska/rockab’ Your touch, et même une romance soul, Let’s get busy. Bref, un vrai album, qui nous permettra sans problème d’attendre la prochaine série de singles…