Issu de Los Angeles, P.O.D. (Payable On Death…) s’inscrit dans la plus pure lignée des groupe de néo-métal, au même titre que System Of A Down ou Korn, dont ils font la première partie européenne. Ca se traduit par un hardcore brutal mais groovy, un phrasé hip-hop et une basse slappée sur des guitares trash. Cette vague, initiée par des groupes comme le Rollins Band ou Suicidal Tendencies, avait trouvé un véritable essor commercial au début des années 90 avec Rage Against The Machine, suivie de près par ses clones français (Lofofora, No One Is Innocent…). P.O.D. ne se démarque pas de l’influence de cette scène. Ainsi, The Fundamental elements of Southtown reprend la formule qui a fait le succès de la scène fusion californienne, à savoir des rythmes lourds et des textes moralisateurs irritants. Le groupe assène son hardcore basique avec la prétention de nouveaux messies : « We come to ya with authority, we bring wisdom and power, we bring strength and might… »
L’originalité du groupe -bien mince- vient d’une certaine philosophie reggae, qui leur inspire un maladroit et téléphoné Set your eyes to Zion et truffe allègrement leurs paroles de Jah et de Babylon. En résumé, P.O.D. fait du réchauffé. Rien ne semble vouloir innover le genre, seule subsiste la volonté de faire quelque chose de « carré », de professionnel, reprenant les sons et les codes du style, pour y gagner une audience en quête de nouvelles idoles. La production en est caricaturale de roublardise, sorte de démonstration de l’utilisation du matériel moderne. P.O.D. n’attend que de sombrer dans les douves profondes et déjà bien remplies du métal moderne. Au final, The Fundamental eements of Southtown est un clone de plus dans la masse d’albums d’un genre qui ne vit que grâce à quelques têtes d’affiches, tenant à eux seuls toute l’évolution du style. Dans la même catégorie, on préférera le Rollins Band ou encore les Red Hot qui, sans avoir été révolutionnaires, ont tout de même eu le courage de se renouveler. A l’inverse, P.O.D. restera sans doute un groupe de première partie, qui conserve ses fans comme les équipes de foot de 4e division : par proximité.