Il y a bien longtemps que l’on sait que Barry Adamson est un compositeur d’exception. Sortant des disques à bon escient, à son propre rythme, faisant peu parler de lui en dehors de sa musique, il cultive dans son coin -mais pour le bonheur de beaucoup- une oeuvre très personnelle. Féru de jazz, passionné de films noirs, l’ancien membre de Magazine et des Bad Seeds de Nick Cave s’est inventé une mythologie propre ; What it means en est un parfait exemple : savant mélange d’influences parfaitement digérées -BO de thrillers, soul sautillante, blues et parements technologiques- ce morceau est à lui tout seul un résumé de l’univers Adamson.
Come hell or high water, dans une veine plus alanguie, est un très bel hommage aux crooners classieux, à Gershwin et aux arrangeurs classiques qui fricotèrent avec les jazzmen dans les années 60 -on pense notamment à Claus Ogerman. Tout cela est bien passéiste, direz-vous. Détrompez-vous. Barry Adamson est très fort dans le métissage des sonorités. Toujours à l’écoute de ce qui se fait de plus pointu en matière de production, il est redoutable pour donner à ses morceaux un aspect à la fois neuf mais sans clinquant, tout en touches d’intelligence : du coup, ils sont indémodables. Jazz devil, The monkey speaks his mind ou Goddess of love devraient vous convaincre sans problème du talent hors normes de ce bonhomme.