Nouvel album de Mudhoney (film de Russ Meyer de 1965 et groupe composé de Mark Arm, Steve Turner, Dan Peters et Matt Lukin) faisant suite à My brother the cow sorti en 1995 : ça intéresse encore quelqu’un, en cette fin de siècle électronique ? Non ? Dommage, car Tomorrow hit today (référence à un des titres de leur premier disque, sorti en 1989 : When tomorrow hits) est un grand disque de rock américain, quelque chose comme un excellent classique sans surprise (produit d’ailleurs par Jim Dickinson, producteur entre autres de Big Star et des Replacements). Où l’on retrouve les ingrédients habituels du groupe : guitare fuzz, rythmiques enlevées et l’inimitable voix de slacker de Mark Arm. Les titres sont tour à tour blues (Oblivion, Real low vibe), rock comme sur leur premier album (I have to laugh, le plus violent du disque) ou encore « western boogie » (Try to be kind, Night of the hunted). This is the life rappelle le bon vieux temps où ils reprenaient Billy Childish et Ghost, reprise des Cheaters Slicks, est leur habituel hommage à leur groupe fétiche, reconnu comme influence évidente : les Scientists. I will fight no more forever (un aveu ?) ressemble à s’y méprendre à un inédit du Zulma de Neil Young (sorti en 1975 sur… Reprise !) ou de Dinosaur Jr (ce qui revient au même) et enfin Beneath the valley of the underdog est un peu l’hymne du disque : lent, lyrique et drôle. Ajoutez une pochette magnifique. Écoutez fort. Dans trente ans, Mudhoney fera probablement partie de ce rock américain « primitif » (American Primitive), cher à John Fahey. Mudhoney 1998 : they still rock.
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