Revoilà Ian Brown, porté disparu depuis de nombreuses années et la fin des Stone Roses, mais que les rumeurs savamment distillées des mois durant dans la presse spécialisée annonçaient comme travaillant sur un album solo qui ferait date. Or, ce ne doit pas être Unfinished monkey business, ou bien l’échelle des valeurs s’est dangereusement nivelée vers le bas. Car finalement, on était en droit de jouer les naïfs et donc de réclamer un disque flamboyant et épique, ainsi qu’on voulait nous le faire croire. Quelle déception. Certes, deci-delà, on peut bien remarquer, en s’accrochant furieusement à chaque morceau des bribes du talent de songwriter de Ian Brown.
Mais point de miracle, d’explosion de joie ou d’anéantissement par le bonheur à l’écoute de ces douze morceaux. La faute, certainement, au temps passé à composer puis à produire. Car rarement on aura eu l’impression d’entendre une musique aussi peu spontanée, sans envolées, sans direction clairement définie et sans prises de risques (et donc d’erreurs, un paramètre à l’aune duquel on juge au mieux des réussites).
Bizarrement, les trois titres les plus réussis sont regroupés à la fin du disque. Et fatalement, on s’aperçoit que ce sont les trois morceaux les plus libres, les plus simples aussi : Nah nah, Deep pile dreams et Unfinished monkey business. Les deux premiers sont des ballades semi-acoustiques dans lesquelles on retrouve l’essence de ce qui fait la qualité de l’écriture de Ian Brown : simplicité des lignes, un certain désenchantement sans doute, arrangements sans racolage. Unfinished monkey business est en forme de blague autour d’un clavier toy, loin des poncifs développés dans le reste de l’album.
Oui, quelle surproduction, quelle attitudes de poseur, c’est vraiment comme si, ayant profusion d’argent et de temps pour pondre sa petite merveille, Brown avait fait à la fois le choix de tout et de rien. Trop fini.