Bortek, le petit lutin de Jad Wio, nous fait le coup du solo, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça lui réussit plutôt bien. En tout cas, le résultat est nettement plus probant que sur les derniers Jad Wio, duo qui ne s’est pas vraiment remis de devenir un groupe. Se retrouvant seul ou presque sur son album éponyme (les maniaques relèveront Pat Nevero crédité aux choeurs sur Toon et Panet, oui c’est bien le même qui officiait il y a une décennie et pour notre plus grande joie dans Mome Rath), Bortek semble enfin assumer son penchant pour la chanson -par opposition au rock- et les arrangements plus posés. Certes, on retrouvera de-ci, de-là ses phrases délicieusement vicieuses et sensuelles, à la violence, amoureuse notamment, toujours sous-jacente et les obsessions néo-sixties. L’ensemble est un joyeux bric-à-brac qui tire sa cohésion d’une belle homogénéité sonore, oscillant, puisqu’il faut sans cesse rapprocher, entre un Kent plongé dans l’acide et une musique de cabaret aux lumières Rocky Horror Picture Show. Mention pour Disco Queen, vaguement réminiscent des ambiances rencontrées sur l’album Contact, et un point de plus pour Wonderfool life au centre de gravité abaissé, mais du coup diablement efficace. Retenons également Fou de toi qui sonne comme du bon Bill Pritchard (il aurait enfin appris le français !) ou Cannibale, bluette carnassière aux accents fétichistes. Sous des dehors flamboyants en trompe-l’oeil, Bortek s’impose une lente révolution musicale, il en fait même une « affaire personnelle ».
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