Premier album de Rob Swift, scratcheur en chef des X-Executioners, auteurs d’un excellent et puissant album de hip-hop sorti en 1997 sur le même label (X-Pressions). Beaucoup de « turntablism » ici, donc, mais pas autant qu’on pourrait le croire : moins extrême que MixMaster Mike (moins virtuose ? En tous cas, plus discret), The Ablist est avant tout un bon album de hip-hop avec beaucoup de travail au micro. 21 titres, dont neuf habituels intermèdes parlés (cliché absolument incontournable de tout bon album de hip-hop qui se respecte, ainsi que la liste des remerciements, à peu près aussi longue que dans tout bon album de heavy metal qui se respecte -et Dieu sait si la notion de respect est importante pour les uns et les autres !). Dope on plastic (effectivement, c’est de ça qu’il s’agit) commence le disque de façon très efficace, Night time et Modern day music paient leur tribut au jazz (avec des scraches bruyants) et Fusion beats, comme son nom l’indique, au jazz fusion (nocturne). Chiant : Turntablism anthem, rap à tendance R&B est suivi de I’m leaving, qu’on croirait être du De La Soul. Un peu d’humour avec All that scratching is making me rich : really, M. Swift ? Un remix moqueur du méchant Musica negra / Black music des X-executioners. Something different, titre le plus dérangeant du disque, sample de façon assez malsaine -donc assez jouissive- un pauvre disque de piano solo : illbient, quand tu nous tient !
Enfin, The Ablist conclut le disque de façon concise et virtuose. La pointe en avant, la pointe en arrière, et hop les sillons parlent ! Mais ils ne disent souvent qu’une chose : c’est qu’ils parlent…