Décidément, Dominique Dalcan est insaisissable. On l’avait connu avec des débuts plutôt sages, puis hype à fond avec son projet Snooze et jusqu’au-boutiste sur son dernier disque en date Aveugle et sourd. Pour Ostinato, il est visiblement allé chercher son inspiration du côte de Copacabana. Pour autant, il n’en a pas abandonné son fort penchant pour les musiques à forte densité technologique. Le résultat, c’est sûr, en surprendra plus d’un. D’abord assez froid, ressemblant presque à un exercice de style, Ostinato demande plusieurs écoutes pour révéler sa profondeur, au détour d’une bossa tranquille (Un dimanche à Rio) ou d’un morceau aux influences nettement moins sud-américaines, L’air de rien.
Entre les deux, c’est toujours Rio qui est à la fête, une Rio un brin futuriste, décalée de l’originale. Dalcan ne se contente pas de repomper -même avec brio- les gimmicks de la musique brésilienne pour les accoler à sa propre musique. Il malaxe la matière première importée avec son matériau brut à lui, jusqu’à en faire une pâte sonore aux accents particuliers, dont on identifie à peine la composition. Et partout, cette impression de netteté, de tête bien faite et chercheuse : ça fait du bien de temps en temps.