Come clean ? Pas si sûr. Les Curve s’étaient bien fait oublier, il faut dire également que leurs dernières productions n’étaient pas à la hauteur de leurs premiers émois sonores. Comme on dit en football, « un grand espoir qui n’a jamais confirmé ». Sans parler de rédemption sur ce Come clean, on pourra parler de virage à angle droit. Le son s’est très nettement durci. A l’attaque avec Chinese burn, positionné entre Ministry et un bon gros big beat, on est partagé entre surprise plutôt agréable et gros doutes : N’y aurait-il pas de la récup’ dans cette affaire ? Coming up roses, tout de suite après, rassure et inquiète : non, c’est finalement bien du Curve que l’on écoute, et pas un succédané gonflé au goût du jour.
Mais par contre, on retrouve cette nonchalance dont on a toujours eu du mal à dire si c’était une marque du son maison ou un défaut de naissance. Cependant les craintes se confirment sur Something familiar, sorte de Texas cyber dont la suce ne prend absolument pas. Alors que faire du duo Dean Garcia et Toni Halliday ? Sur l’échafaud du talent gâché ? Direct au broyeur de CD ? Il est pourtant clair que ces gens-là ont une identité, mais malheureusement, ils sont toujours restés planqués dans les formes floues, le cul entre deux chaises, entre deux influences mal digérées.
On retiendra donc, non pas la nuit, mais, dans cette épais brouillard, Alligators getting up, ballade technologique James Bondisée, Killer baby, sorte de Suicide très clean pour le coup, et Recovery, mid-tempo gothique sur lequel la voix de Toni Halliday se pose avec plus de souplesse…