Une si bonne note pour un simple jeu de billard ?! Se pourrait-il que le testeur ait perdu la boule ? Honnêtement, le testeur il était pas chaud c’est vrai. Comprenez, un billard micro, ça emballe moyennement le hardcore gamer. A force d’en installer sur le dur des saloperies, au final, le gars testeur il la fait plutôt drastique la sélection. Globalement, il a du flair le lascar, on lui fait même confiance à la longue.
Un billard donc. Une plaisanterie ? Du tout ! Virtual pool hall (VPH) est tout simplement exceptionnel à tout point de vue. Pas vraiment nécessaire de s’étaler sur l’aspect graphique d’un soft comme celui-ci, bien que la perfection du rendu des boules, des ombres et des luminosités mérite d’être signalée. Venons-en au fait : question maniabilité, c’est remarquable. Chaque touche du clavier se voit assigner une fonctionnalité de réglage spécifique. Par ailleurs, de manière extrêmement intuitive, on détermine la puissance du « stroke » -n’est-ce pas- d’un simple mouvement plus ou moins fort de souris. La boule blanche effectue sa course en respectant fidèlement vos choix de frappe : angle de la queue et point de frappe de la boule. C’est en jouant sur ce dernier qu’on peut influer subtilement sur la trajectoire de la boule et réussir les coups les plus spectaculaires : effet lifté, rotation, lob…
Le plus fort de tout réside sans aucun doute dans le réalisme du jeu. Les concepteurs ont atteint là un degré de précision inégalé. Du coup, tous les effets de queue, tous les effets de boules sont permis… et réalisables ! Parce qu’on nous fait la leçon figurez-vous. Par l’intermédiaire de vieilles séquences dénichées dans les archives TV américaines -l’ambiance est là, ça colle !-, l’élite mondiale se la joue sous nos yeux. Le coup de maître exécuté, c’est à vous de jouer. Rassurez-vous, tous les accessoires d’aide à la réalisation des coups sont prévus, tel le marquage des trajectoires ajustable en temps réel. Sachez également que différents angles de caméra sont disponibles, de la vue 3D totale à la vue de dessus. Préférez la première, forcément plus adéquate pour déterminer les points de frappe de la boule…
Vous voilà fin prêts à jouer les Jean Reverchon -champion du monde en titre. VPH comprend la quasi-totalité des jeux existants, billard artistique en prime. La pratique a le vent en poupe, notamment, paraît-il, grâce aux récentes retransmissions TV (Canal+). On trouve le fameux jeu de la 9 bien sûr -de la boule la plus faible à la plus forte dans les poches-, mais aussi le snooker : 1 boule blanche, 15 boules rouges, 6 boules de couleur (la jaune vaut 2 points, la verte 3, la marron 4, etc.). En alternance, il s’agit de frapper -blouser pour être exact- une rouge et une couleur dans l’ordre croissant de leur valeur. Quoi d’autre ? Le « Cribbage », « Honolulu », « Cowboy » et même le « Bowlliards », étonnant croisement de bowling et de billard.
L’adversaire prend le temps de réfléchir, un peu comme aux échecs. Plus ou moins longuement selon qu’on a sélectionné le mode « amateur », « pro » ou « championnat ». Notez qu’il est justement possible de limiter les temps de jeu et de sanctionner ainsi les partenaires trop lents. Intéressant pour les parties en réseau par exemple (le chat peut vous coûter cher).
Le classique Virtual pool (plus encore sa suite, VP 2) de Celeris avait déjà ses aficionados. Mais VPH va faire l’unanimité. En plus de friser la perfection, cette version propose de très précieuses nouveautés. Dorénavant, trois tables sont disponibles : au choix, la table de championnat classique, la table du troquet du coin (plus petite, moins classieuse forcément) et l’hallucinante table de snooker (6 x 12 pieds). Chaque type de jeu peut être jouer sur chacune des tables. Quoi les puristes ? Libre à chacun de respecter les règles, non ?
L’avantage de VPH, c’est qu’il peut finalement convenir à tous, y compris à ceux qui, à la base, n’attendent strictement rien d’un billard micro -j’en fais partie. On pourrait regretter l’absence de certaines options, comme le choix des queues, mais à quoi bon s’acharner sur ce qui relève fatalement sur micro du superficiel ? Ou encore l’absence de billard français… Maintenant, on va nous dire que rien ne vaudra jamais une partie de billard réelle. Quel rapport en vérité ?