Après le quiz South park (Chief’s Luv shack, strictement réservé aux accros baveux de la série), le South-Quake-like (plus miteux qu’un slip souillé), l’engeance southparkienne revient cette fois-ci sous forme de Mario kart-like : passage désormais obligé pour tous les personnages un tant soit peu charismatiques, comme Crash Bandicoot (Crash team racing) et bientôt les Muppets (Muppet’s mania) ! Sans blague, la saturation commence à pointer. L’originalité n’est plus vraiment de mise depuis que l’industrie du jeu vidéo se veut à la pointe du profit.
Il y a d’ailleurs de fortes chances que ceux qui n’accrochent décidément pas aux pérégrinations télévisées des bonshommes de Trey Parker et Matt Stone ne soient pas plus aux anges devant cette déclinaison vidéoludique. Tout est d’une affligeante laideur (sauf l’anim’ heureusement…) mais comme c’est apparemment assumé, on évitera de se demander comment on peut encore produire de tels étrons interactifs à une époque marquée du sceau des 128 bits. Si l’on était dans les « Cahiers du Videogame », on se mettrait tous à réfléchir très très fort pour finalement déclarer qu’il n’est rien de moins que le héraut de l’underground, le premier à vouloir flotter à contre-courant… En gros, une merveille qui ne demande qu’à être suivie dans sa tentative de réaction face à l’émergence de productions toujours mieux léchées mais à l’encéphalo désespérément plat. N’allons pas jusque-là. South park rally est juste un petit jeu, marqué au fer rouge par son univers pipi-caca qui ne fera rire que ceux qui s’admirent les selles avant de tirer la chasse, ceux pour qui Le Gros Dégueulasse de Reiser devrait être sanctifié par la relique du Vatican… Je n’exagère pas du tout.
Les armes spéciales sont toutes plus cradingues les unes que les autres. Vous pouvez miner la route de vaches au regard bovin, utiliser des turbos au souffle anal, des Saddam Hussein bien plus dangereux que sur CNN, des petits Caca-Noël comme bouclier et même buter vos adversaires d’un jour à coups d’herpès… En mode championnat, en mode Versus (deux joueurs maximum sur PlayStation, mais quatre sur les versions N64 et Dreamcast à venir) et en mode arcade, les découvertes scato pleuvent carrément. Evidemment, on veut voir la suite et poursuivre jusqu’au bout. Histoire de ridiculiser son entourage avec des vannes en VO bien acides sur des airs soul à souhait. Et vous n’avez pas fini d’en faire le tour puisqu’il y a tout de même une petite quinzaine de circuits différents et une trentaine de chauffards téméraires prêts à faire fondre le bitume… Petit conseil : évitez de prendre ce brave Kenny, surtout si vous jouez avec un ami. A moins d’aimer se faire botter le derrière à répétition… Shut up or I’ll kick your ass !