Une plaisanterie connue au Japon consiste à appeler la PSVita la console des jeux “ala” Monster Hunter. Au cas où le sarcasme profond et typiquement japonais de cette remarque vous échappe, retenez simplement qu’en premier lieu Capcom ne prévoit toujours pas de porter la licence indissociable du succès de la PSP sur la nouvelle portable de Sony. Monster Hunter reste désormais dans le giron des consoles Nintendo, la 3DS en tête. De plus, plombée par un marché global du jeu sur console portable en décadence totale, la PSvita souffre de fait d’un calendrier de sortie de plus en plus morne. Ce qui au final rend la proéminence d’un genre (en l’occurence le Monster Hunter-like) d’autant plus symptomatique de la pauvreté du catalogue et l’absence de l’opus maxima d’autant plus accablante. La boucle est bouclée.
Dans la foulée des Soul Sacrifice, Phantasy Star Online 2 et autres Ragnarok Odyssey, à Koei donc de s’essayer au genre très chasse. Il y coure fleurs au fusil et en partie aux couleurs de la plus grande réussite commerciale (quitte à faire) de l’éditeur, Dynasty Warrior.
De la saga nawako historique, Toukiden retient d’abord cette direction artistique racée tout au fait de restituer les grandes lignes du style japonais médiéval tout en les passant à la moulinette manga pop. Samouraï, geisha, prêtresse, ronin, forgeron, ninja, personne ne manque à l’appel dans le village hub à dimension réduite où notre héros amnésique (quelle imagination débordante) rejoint l’équipe des tueurs de démons et se voit bientôt désigné comme l’élu tant attendu de ce scénario prétexte (on y reviendra).
Quand il ne parcours pas des tronçons de plaines ou de marécages en mission d’extermination de la vermine démoniaque, il peut crafter armes et armures, parler aux PNJ ou augmenter la puissance de ses mitamas. Ces âmes de guerriers libérés à l’exécution d’un monstre ajoute par des pouvoirs spéciaux (boost d’attaque, coups dévastateurs, soins etc…) un zeste de stratégie dans cette version light de la licence phénomène de Capcom. Pour le meilleur, Toukiden se concentre essentiellement sur le plaisir sans prise de tête du hack’n slash fougueux, des armes exagérées et du combo-qui-fait-plaisir-à-voir. Pour le pire, Il se perd dans les circonvolutions total osef d’une intrigue neuneu envahissante et manque au devoir de maintenir intact le plaisir originel de la découverte. Rapidement, les missions se répètent à l’infini et avec elles, le sentiment d’un titre routine pour salarymen dépressifs qui trouvent normal de s’emmerder dans le Shinkensen parce qu’ils s’emmerdent aussi tout autant en famille et au travail.