Le RPG micro a le vent en poupe. Si, parmi les jeux sortis récemment, nous n’avions pas connu quelques perles rares –Baldur’s Gate en tête, désolé d’insister- qui renouvellent significativement le genre, on aurait pu crier au scandale. N’empêche, on est malgré tout pas loin de friser l’overdose, d’autant plus que l’on a ici affaire à un RPG on ne peut plus banal et franchement bâclé…
Ce nouveau volet de la série des Lands of Lore vous met dans la peau de Copper Legré. Le garçon ne paye pas de mine, mais c’est tout de même le fils caché d’Eric Legré, lui-même frère du roi Richard. Le royaume a été ravagé pas plus tard qu’il y a peu et Eric et ses fils ont perdu la vie lors d’une effroyable attaque nocturne contre des créatures féroces et mystérieuses. Du coup, Copper est de fait l’héritier direct au trône de Gladstone. L’ennui, c’est que s’il n’est pas mort, il a néanmoins perdu son âme durant la bataille. Un sort jeté par une amie le maintient temporairement en vie… Missions : détruire les passages dimensionnels desquels ont surgi les monstres (soit 5 mondes à explorer en plus de la ville de Gladstone), sauver votre âme et le royaume. Sachant qu’en tant qu’hériter au trône, vous n’avez pas fini d’être jalousé et sérieusement ennuyé dans votre tâche.
Copper doit avant tout rejoindre une guilde : magicien, guerrier, moine ou voleur. C’est ici l’unique aspect intéressant du jeu -pas tout neuf pour autant- puisque le joueur va pouvoir combiner les appartenances et profiter des spécificités de chacune de ces classes. Néanmoins, aurez-vous le courage de jouer assez longtemps pour apprécier cette subtilité ? Car Lands of Lore III pêche surtout, et globalement, par son concept antédiluvien : vue à la première personne, interface lourde et fouillis, linéarité exaspérante et système de combat simpliste et hasardeux. En cours de jeu, on passe régulièrement de l’inaction totale à une série de clics droits répétitifs face aux ennemis qui se succèdent et s’agitent nerveusement autour de vous.
LOL III n’a évolué que très légèrement depuis l’épisode précédent. Au rang des nouveautés, entres autres : de nouveaux sorts, un carnet de route où s’inscrit les dialogues entamés avec l’entourage et les quêtes en cours, une carte des environs évolutive. Enfin, le jeu supporte dorénavant les cartes 3D habituelles. Pour autant, les graphismes ne sont hélas pas du meilleur cru.
Au final, LOL III n’est rien d’autre qu’un Might & Magic amputé d’une interface intuitive et cohérente, d’adversaires malins et de toute profondeur scénaristique. Notez d’ailleurs -un signe ?- que l’éditeur Westwood Studios lui-même n’a pas jugé utile d’assigner un sous-titre original à ce 3e opus insipide : après Lands of Lore – Le Trône du chaos et Lands of Lore II – Guardiens de la destinée, c’est donc Lands of Lore III, tout court. Soit 4 CD (!) vraiment dispensables qui ne font finalement qu’entacher la très respectable série des RPG sortis récemment.