Vous êtes vieux, gras et moche ? Wild 9 vous propose d’incarner un jeune adolescent sportif, leader d’un petit commando dont les membres ont été incarcérés par le despotique Karn. Vous voilà contraint de sauter de planètes en planètes à bord d’une moto intergalactique pour délivrer tous vos collègues. Dit comme ça, ça peut paraître navrant de débilité mais force est de constater que les concepteurs de jeux de plates-formes maintiennent leur créativité à marée basse ces derniers temps. Après le gamin débrouillard voulant tirer son toutou des griffes du méchant seigneur des ténèbres dans Heart Of Darkness, voici le teenager propre sur lui sur son deux roues de l’espace. Le tout baignant dans une ambiance cartoonesque foldingue comme de bien entendu. Mais a-t-on vraiment le droit de s’en plaindre si le jeu en vaut la chandelle ?
Wild 9 est à mi-chemin entre Pandemonium et Earthworm Jim. Votre personnage court, saute et mitraille. Sauf que… c’est là sa seule originalité, l’arme utilisée par le fringant Wex Majors, le Rig, ne tue personne. Elle enveloppe ses ennemis dans son rayon un peu comme chez les Ghostbusters. Reste à fracasser l’ennemi contre les murs ou -plus subtil- l’envoyer dans les pièges qui vous étaient à l’origine destinés. Le Rig vous permet aussi de déplacer vos amis, aussi vifs que des lemmings et de les utiliser comme armes (eh oui !) selon les spécificités de chacun. Épaulé par toute une batterie de missiles et de grenades, vous êtes fin prêt pour la bataille. Car de l’action il y en a, trépidante et intelligente, soutenue par une musique implacable alternant heavy-metal gothique et techno-punk ; en mode « difficile », vous aurez sans aucun doute de sacrées montées d’adrénaline.
Malheureusement, pour éviter la monotonie -était-ce vraiment nécessaire ?- les concepteurs ont crû bon d’intégrer des phases de jeu en « vraie » 3D au cours desquelles vous pilotez divers engins. Un peu dommage car ces passages ne sont ni vraiment convaincants, ni bien réalisés.
On retiendra surtout que Wild 9 porte vraiment la patte de Shiny : la prise en main du personnage, une fois le maniement délicat du Rig maîtrisé, est parfaite, le design futuriste-cracra excellent quoiqu’un peu confus parfois et les effets spéciaux complètement délirants -il faut voir les sublimes explosions provoquées par Nitro, votre pote mi-homme, mi-bombe à retardement. Bref, malgré sa durée de vie un peu trop limitée (13 niveaux, même longs, ça passe vite), Wild 9 remporte la mise. S’il avait été un peu plus innovant, un peu moins plan-plan, ce jeu aurait aisément pu mettre tout le monde d’accord lors des immanquables classements de fin d’année.
Wild 9
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