Parce que le shoot’em-up pur et dur se fait rare sur nos machines de plus en plus intelligentes, on a d’abord accueilli cet Expendable avec le sourire. Sans vouloir jouer les nostalgiques -le jeu vidéo est indéniablement plus passionnant aujourd’hui-, souvenons-nous tout de même des temps bénis de l’Amiga, lorsque Team 17 nous concoctait ses bombes ludiques euphorisantes (souvenez-vous d’Alien Breed…). Tout ça pour vous signaler qu’avec Expendable, on espérait pouvoir se défouler comme des brutes entre un JDR costaud et jeux de stratégie/gestion trop réaliste. Que dalle ! Pire, frustration absolue. Le rejeton de Rage Software a de la gueule pourtant, mais rien dans le bide.
L’intro, originale, nous met tout de suite dans le bain. Le clonage est chose courante en ce bas monde. On assiste ici à la fabrication de l’un de ces « sacrifiables », fruit du patrimoine génétique des meilleurs guerriers humains, qui plus est totalement dépourvus d’émotion. Ces semblant d’hommes interchangeables sont produits à la chaîne avant d’être largués sur des terres hostiles envahies par les Charvas, des brutes robotiques épaisses. Mission : nettoyer le terrain et libérer les derniers colons humains pris en otage. Clair, n’est-ce pas ? Lorsque l’action débute, c’est d’abord l’enchantement : un moteur excellent, des graphismes époustouflants, des textures bump mapées… un régal pour les yeux tout ça. Dans son genre, le jeu d’arcade, Expendable propose par ailleurs tout ce qu’il faut pour ravir les amateurs : des bonus à gogo (énergie, temps, stimulants, bouclier, viseur laser, points) et une tripotée d’armes upgradables (canon vulcain, roquettes multicharges, lance-flammes, accélérateur de particules, etc.). Mieux, la partie en duo sur le même écran est autorisée. L’option est assez rare pour être signaler.
Hélas, Expendable souffre d’une jouabilité exécrable. La maniabilité du sacrifiable -déplacement et tirs- est à ce point approximative qu’elle anéantit d’un coup d’un seul l’intérêt du jeu. Pourquoi diable avoir autant négligé ce qui prime avant tout ici ?! Impardonnable. Un dernier mot : méfiez-vous des démos tournantes.