Shadow company se situe très exactement entre Commando et Hidden & dangerous. Même type de shoot stratégique. Comme dans le premier, le joueur profite d’une vision éloignée du terrain, ce qui lui permet d’avoir une vision sur l’ensemble des protagonistes quand bon lui semble. Chacun des mercenaires excellent dans une spécialité particulière : maniement d’engins explosifs, d’armes lourdes, tir à distance, conduite de véhicules… Mais le jeu est en 3D et vous avez le contrôle total de la caméra, d’où le rapprochement avec H&d. Pas de vue subjective à la première personne en revanche. A vrai dire, on pourrait bien évoquer également Myth 2 pour clore les comparatifs… voyez le genre ?
Nous sommes en 2014. Rien ne va plus : les tensions ethniques et politiques éclatent partout dans le monde. Le terrorisme n’a jamais autant été à l’ordre du jour. Il sévit en masse pour le compte de dictateurs militaires des pays du tiers-monde et des entreprises occidentales qui se foutent éperdument du bien-être de l’humanité. Vous êtes engagé par une multinationale américaine (Granite) travaillant pour le compte d’on ne sait quel facho de première. A la tête d’un commando en Afrique, vous dirigez 15 mercenaires à travers une série de missions à hauts risques lorsque, subitement, sans prévenir, vous perdez tout contact avec cet enfoiré d’employeur américain. L’opération est stoppée net, vous voilà abandonné, sans équipement, en terrain ennemi. En gros, démerdez-vous…
Que l’on se rassure, il y a dans les environs un tas d’objets sympathiques à récupérer. Certes, il convient avant tout de neutraliser quelques soldats, mais nos hommes ont l’expérience pour eux. De la discrétion et un bon vieux poignard feront bien l’affaire pour égorger et dépouiller le premier grouillot de service aperçu. Au fur et à mesure de la progression dans le jeu, les adversaires, comme le terrain, recèlent d’équipement de plus en plus intéressants. Qu’il s’agisse de gilets de protection, d’accessoires de survie, d’explosifs ou d’armes. Aucune mission ne se ressemble, tant dans la forme (les décors sont magnifiques) que dans le fond. Les différentes étapes qui les composent sont constamment localisées sur une carte, difficile de se perdre dans le décors. Vos hommes agissent seuls ou en groupe, à vous de voir en les sélectionnant. Attention, on se retrouve très vite à court de munitions : contrôler les inventaires avant de faire feu.
Plus fort : les nombreux véhicules ne sont pas uniquement plantés là dans le décor puisque vous pouvez les conduire. Beaucoup de jeeps, mais également des scooters des mers et des hélico. Bien sympa tout ça, d’autant que les engins de conduite au sol peuvent également servir à écraser l’adversaire. Pas beau à voir, mais ça simplifie pas mal les choses.
Hélas, si jusque-là le tableau a de la gueule, on ne peut passer sous silence certaines insuffisances techniques qui viennent salement l’entacher. L’intelligence artificielle des ennemis est à revoir complètement. A moins d’avoir affaire à des aveugles, mais rien ne nous le signale, il faudrait nous expliquer pourquoi ces abrutis ne s’affolent que lorsque l’on entame un tir ou que l’on déclenche une alarme. C’est pas systématique, mais il n’est pas rare de s’approcher d’eux sans qu’ils ne réagissent le moins du monde. Autre point noir : la difficulté du jeu. Les trois premières ne posent aucun problème, mais ça se corse méchamment par la suite.
Au demeurant, le fait de pouvoir contrôler complètement la vue caméra est une grande idée. L’ennui, c’est que le principe est ici poussé à l’extrême puisqu’il faudra toujours régler les angles en cours d’action pour ne pas voir vos hommes sortir de l’écran ou rester en face de l’ennemi. Pas le choix. Il y a bien cette option qui permet de bloquer la vue sur un personnage en particulier : passe encore lorsqu’il s’agit simplement d’avancer sur le terrain, mais je mets quiconque au défi de se tirer d’affaire dans ces conditions en phases de combat ! Au final, ce qui devait être un sérieux atout se transforme vite en contrainte technique, non pas rédhibitoire, mais presque. A noter également quelques imprécisions dans la récupération d’objets.
Enfin, toujours dans le genre pénible, signalons la longueur des temps de chargement. Entre deux missions, ou simplement lorsque l’on charge une partie sauvegardée, il faut patienter une bonne minute avant de revoir vos mercenaires. Au bout du compte, sur les missions délicates qui demandent forcément plusieurs essais (la grande majorité, j’insiste), on passe plus de temps à attendre qu’à jouer. Pas très motivant quoi.
Shadow company aurait pu faire figure de référence en matière de jeu de stratégie 3D s’il n’avait pas pour lui tous ces fâcheux défauts qui altèrent plus ou moins gravement la durée de vie et la jouabilité du jeu. Préférez H&d, Rainbow six ou la suite, Rogue spear, même si la perfection n’a pas encore vu le jour dans le genre. On attend.