Les shoegazers de Saint Malo portent-ils des tongs ? Qui a mis une seringue dans les fesses de la chanteuse des Kills ? Que fait Bester Langs quand il ne consulte pas son « Page-rank » ? La galette-saucisse est-elle soluble dans la bière ? Tout ce que vous voulez savoir sur la Route du Rock sans jamais avoir osé vous le demander. Ci-dessous.
Quand bien même l’on s’était promis il y a deux ans de n’y jamais retourner, la faute aux toiles de tentes perméables (à la pluie, à la bière, à l’urine, au vomi, au cagnard du matin) et sonorisées (le ghetto-blaster du voisin), nous y revoilà pourtant cette année, sur la route du rock, enfer pavé (près de la plage, terreux) de bonnes intentions musicales, c’est-à-dire une programmation tip top ad hoc au poil, légèrement en avance sur son temps, quand les autres festivals d’été tâchent au mauvais cidre ou se frelatent par avance (l’édition 2009 de Rock en Seine aurait du être l’édition 2008, non ?). Bref, nous y voilà, sur le Fort de St-Père, ce truc en pierre de Vauban qui bouffe une grosse part du gâteau (de l’enveloppe, du budget), en infrastructures sécuritaires qui n’en peuvent mais, puisqu’elles n‘auront pas empêché samedi deux amis en amourette de faire une chute de 10 mètres du haut des douves, direction le sol vitesse TGV puis le CHU malouin, avec pour l’une la cheville en vrac et pour l’autre les poignets « à la Cissé ». Préliminaires fracassants, donc, d’une aventure qu’on leur souhaite plus légère, ascensionnelle forcément, pour être partie d’aussi bas. En guise d’encouragements pour la remontée du col et les baisers dans le cou, on a fait des pyramides humaines dans le bar VIP, et Stéphanie V. exorcisait la chute de son amie en se postant au sommet de ce phare humain, au milieu des têtes de gondoles de la crème indie, celle qu’on met sur les Kouign-Amman (révélation 2009 perso), les galettes saucisses et les moules frites de rigueur. De rigueur, le temps fut clément par ailleurs, et on eu douceur et nuées chassées par les marées le matin. On pu déguster les galettes maisons de Monette la maman de Jean-Phi à Cancale, et les huitres sur le petit port, dont on rejetait les coquilles sur les rochers, rendant à la mer ses bienfaits, visant les mouettes en riant. C’était bon, c’était beau, les pieds dans le sable, les yeux dans l’eau, c’était presque les vacances, quand Captain, entre deux tractages nous a dit « Au bulot ! » et on s’y est mis.
Jour 1 (vendredi 14 août 2009) – Au Bulot
Donc, alors, vendredi, on a loupé les Crystal Stilts, parce qu’on était à la conférence de presse de Bradford Cox, de Deerhunter (et Atlas Sound, joli projet alternatif et apaisé), efflanqué et planqué derrière ses lunettes noires, fumant clope sur mégot et crachant par terre derrière le divan, devant quelques journalistes locaux (la pigiste paresseuse avec son gros micro qui demande à chaque artiste s’il est content d’être là et si l’accueil a été bon et patati et patatras…) et extra, comme ce journaliste de Rue 89 qui lui explique qu’on est en Bretagne, là, et que passent encore les lunettes noires pour voir sans être vu, mais que les chaussettes en laine dans les chaussures bateaux, c’est un peu un outrage fait à la région. Ce à quoi, à la fois agacé et amusé, Bradford répond qu’il n’y a qu’en France qu’on l’emmerde sur son look et que les marins bretons peuvent venir, qu’il les recevra avec son couteau, qu’il leur sucera la bite, et qu’après, il la leur coupera. Le tout, en baissant un instant ses lunettes sur son nez, le temps d’un clin d’oeil appuyé. Classe. Autant que son concert quelques minutes plus tard, entre shoegaze et dreampop, la voix alternant guttural et fillette, grands écarts 60’s et 00’s. Enfin, on zappe un peu, car on prend nos quartiers, on avale les premières moules-frites, visite le stand presse (avec la racine carrée du carré VIP, un open-bar « partenaires » gardé par un colosse en oreillette inamovible), surplombé par une sorte de mirador comme au dessus d’un Guantanamo pop, qui fera dire à ma cousine Berthe qu’elle a « envie de se faire tirer comme un petit lapin », ce qui fait rire Bester L., gonzo affranchi qui me donne du « papa », ce que je suis, bande de Hunter à la manque. Moi je bois du whisky au goulot sans étranglement. Et je vais voir Tortoise, meilleur concert de cette édition 2009. Au milieu de l’herbe et de ses vapeurs montantes, on n’est pas nombreux à danser sur ce rythme d’Achille et de la tortue et c’est bien dommage, parce qu’on passe vite de l’infiniment petit, le détail, à l’éternel immanent, la conscience d’une adéquation parfaite entre le mind et le body, une sorte d’ambidextrie totale, chose qu’ont bien compris McEntire, qui toise de ses fûts le public avec la morgue hilare d’un bateleur écarquillé, et sa bande, adepte du décalage temporel, du contrepoint et de la couture, haute couture, qui à force de légers déplacements – l’un avance tandis que l’autre recule, puis se rejoignent progressivement, et pourtant ce n’est pas prog’, c’est juste intelligent – emmène les quelques auditeurs attentifs vers un soleil couchant en quatre dimensions. Foin de post-truc ou d’avant-garde, les deux batteurs qui se font face jubilent (l’un annonce, l’autre développe) et touchent de leur grâce les nubiles venues voir des Horrors, un peu d’esprit dans leurs petits corps, qui ne comprennent pas tout. Dieu que cette histoire commence bien. Technique, plaisir, facilité, mélodies et rythmiques enchevêtrées en entrelacs d’histoire musicale et de spontanéité virtuose font de ce concert précis, concis, coincé entre deux larsens (Deerhunter et My Bloody Valentine) le meilleur moment du festival. Point (pêche) à la ligne.
My Bloody donc, les emmerdeurs de première, qui reviennent asséner You made me realise et son cortège de saturation Mach 5, dix ans plus tard, comme si rien n’avait changé, avec cette batterie pourrie-baggy et le nez sur la disto, le tout pour un cachet exorbitant et la possibilité d’une mise à sac de la façade. La compression maousse fait qu’on entend le bruit du pied appuyant sur la pédale pendant l’accordage entre chaque morceau ou les quatre temps d’intro marqués par les baguettes du batteur, presque autant que la déflagration qui va suivre. Truc de malades pour faire saigner les tympans. N’ayant jamais vu l’intérêt d’aller à un concert pour se boucher les oreilles, je me tiens à distance de plus en plus respectueuse, finissant au bout de la place près du car Converse à la con, comme un moustique face à une bombe répulsive. Kevin Shields change de guitare à chaque morceau, s’arrête de jouer lorsque l’ingé-son fait marcher le limiteur, reprend en faisant la gueule, chante mais personne ne l’entend dans l’espace saturé, bâcle, se casse avec un « Merci » en guise de rappel. Tout le monde a souffert, et même si certains ont aimé (cette impression d’être un oisillon coincé dans un réacteur d’A380, le tableau halluciné de cette musique à la fois très rapide et très lente), on se demande un peu ce qu’on est (ce qu’ils sont) venus foutre là.
Peut-être voir A Place To Bury Strangers, après un tour au bar VIP où je croise Johanna S. qui évoque avec sa copine de EMI la chasse d’eau qui ne marche pas dans sa chambre d’hôtel, et les problèmes que ça pose pour faire caca, manière subtile quoiqu’un peu dégueu de me faire déguerpir, une technique de filles bien connue, qui ne vaut pas mieux que celle de Bester L., qui fume très classe des cigarillos comme dans un Sergio Leone et à qui je fredonne cette chanson de Gainsbourg : « Les cigarillos ont cet avantage de faire le vide autour de moi…». Bref, je suis parano, la faute à l’herbe et à ce métier de journaliste, où plus l’on vieillit, plus on se sent d’ennemis. J‘évite d’ailleurs de justesse le chef de produit de Depeche Mode de chez EMI, qui porte un tee-shirt Weezer, ou Deezer, je ne sais plus (cherchez l’erreur) et file m’enterrer sous les stries guitaristiques d’Olivier Ackermann, fabriquant de pédales d’effets pour guitares électriques dans le civil (la « Total Sonic Annihilation », c’est lui), et bruitiste grave-digger en chef du combo sus-cité sur scène. Ca déménage, bah oui, mais ça ne manque pas d’harmonies et de décalcomanies (le déluge sonique de My Bloody donc, les reverbs des Jesus and Mary Chain, les lignes de basse de Cure, mais aussi un petit côté Nick Cave, ce look d’héroïnomanes new-yorkais, tout bien dark, sous des tombereaux, des pelletés de satus), c’est même assez surprenant, finalement, dans l’énergie propre aux power-trios, la netteté des compositions et de l’ingénierie sonore, loin du foin flou de My Bloody, beaucoup plus respectueux du public, proposant une expérience sonore, où certes, les fréquences mediums (celles qui t’excitent mon coco), sont en avant, mais bien réparties, musicales. Sur ce, après cette soirée à regarder nos chaussures en se bouchant les oreilles, et zappant les bonhommes de neige (Snowman, qui remplacent The Horrors), on rentre à Cancale dans la Hertz de location, on souffle dans le ballon de la bleusaille (négatif pour notre adorable chauffeuse, qui n’a rien bu, quand nous avons abusé), et on va se coucher avec des acouphènes. Pourtant, « Je n’ai jamais écouté aucun son sans l’aimer : le seul problème avec les sons, c’est la musique » (John Cage).
Jour 2 – Tout feu tout fesse
Bon, on va bâcler un peu le jour 2 là, si on veut avoir fini dans la journée. Et puis, surtout, parce que ce n’était pas très intéressant, ce samedi, il faut bien dire ce qui est. On est arrivé à la fin des prometteurs The Patriotic Sunday sur la plage, donc vous vous en foutez ; on a mangé de merveilleuses galettes complètes et du délicieux cidre bio à midi chez les parents de Jean Philippe, mais ça ne vous regarde pas ; on s’est roulé dans le sable et des pelles, mais c’est privé, et d’ailleurs il y a un parasol, vous n’avez pas vu ? Dans la voiture qui nous mène au fort, on écoute sur la radio locale (Radio Sing-Sing, tiens, comme le chanteur parisien qu’on aime bien) L’Orage de George Brassens (« Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps, Le beau temps me dégoûte et me fait grincer les dents, Le bel azur me met en rage, Car le plus grand amour qui me fut donné sur terre Je le dois au mauvais temps, je le dois à Jupiter, Il me tomba d’un ciel d’orage. »…) et on y entend le mauvais présage d’une soirée pluvieuse. Et puis non, l’orage est passé, c’était hier la fête des deux foufous, qui ont fait le grand saut pendant l’amourette, on les embrasse et on les salue bien bas. Plus haut, il fait grand soleil dans un pays où ces données sont historiquement essentielles (rapport à la mer et aux marins, et à tous ces pêcheurs à la morue qui sont restés au fond, vous voyez ?) et les Magnetic Friends commencent leur dj-set doucettement, sans orage magnétique, quand arrive Papercuts sur scène.
Chemises à carreaux ou tee-shirts en coton, abhorrés par Bester L. (« Non, non, le charisme, c’est important… »), c’est étonnant comment les groupes pop qui revisitent ces jours-ci les mélodies teenage de Brian Wilson ou des Zombies, sont généralement de GROS BARBUS ; Il y a un sujet à faire, je pense, sur les groupes de gros barbus qui font des harmonies vocales, les Fleet Foxes et cie, là. Parpercuts, gentillets hippies de San Francisco ne me mettent pas dans leur poche en live, malgré de douces compos sous le soleil qui se couche, pas plus que les écossais de Camera Obscura, ensuite, qui auraient mieux fait de jouer au Palais du grand Large leurs comptines pop sucrées en apesanteur (expression d’origine contrôlée) et de laisser leur place aux furieux de Gang Gang Dance.
On enchaîne directement sur The Kills, dont la chanteuse Alisson VV Mossart est annoncée « malade » dans les coulisses (grippe, bronchite, autre ?) et qu’un heureux bénévole aura le privilège de piquer dans les fesses, histoire de doper la brune pour qu’elle fasse le job. Mission remplie dans les règles, le couple (plus à la ville, comme chacun sait, et chacun cherchait sa Kate Moss ce soir) jouant le couple, dos à dos, face à face, face à tout le monde, dos à tout le monde, tout dans la pose, tout feu tout frime, clope au bec et tournicoti, blouson de cuir et guitare arrachée. Yes, malgré de « little technical accidents ». Le joli moment du festival se passait plutôt ailleurs, lors de la conférence de presse de Peaches, quand elle conseilla à Charles Mouloud de s’enfoncer deux Tampax dans le cul, suite à une question qui n’avait pas l’heur de lui plaire. Bon esprit. La soirée serait donc placée sous le signe de la fesse, comme le confirma ma rencontre avec Johanna S. devant les cabinets de l’espace presse. Après sa petite sortie de la veille qui m’avait fait fuir, je lui fis remarquer combien ce moment et ce lieu étaient appropriés pour se croiser à nouveau. Et je filais voir Peaches.
Qui arrive sur scène dans une sorte de nuage rose en tissu, ou comme une grosse framboise, ou une barbe à papa, je ne sais pas. C’est assez laid, comme sa musique, comme son maquillage, les deux très glam 80’s, avec un batteur sexy qui porte un masque en latex SM avant de se dépoiler progressivement, comme toute la troupe. Le concept du concert de la future Madonna, déjà visité par Madonna elle-même, c’est donc le strip-tease. Super. Je préfère la chanson du même nom de Gainsbourg pour Nico, ou l’empilement au déshabillage, comme le préconise Jean Jacques Schuhl dans Rose Poussière en parlant des Stones, ou comme sur les dernières photos de presse de Joakim. Eux ont bien compris que l’époque n‘est pas au dénudement, quand bien même ça titillerait la libido, mais à l’amoncellement, au mille-feuille, aux couches par-dessus les couches, masques sur les masques etc. La modernité est proliférante, l’authenticité une sale pose de plus.
« Chapeaux à la Garbo, peignoir en satin blanc, manteau en loutre posé sur T-shirt blanc, grandes lunettes noires, rondes, cerclées de rouge, fond de teint blanc, vestes boléros noires et lamées or, fibules, foulards, toutes sortes de foulards, noués à la scout, en cravate, en jabot, N’IMPORTE COMMENT, bagues, chemises de jockey, chemises à dentelles, chemises de clown, rouge à ongles, anticernes, colliers de pacotille, boas mauves, chaussettes dépareillées, complets-cravates ultrastricts, chaîne d’acier aux allures de guirlande, cigarettes king size, poudre de chanvre indien sous les ongles, croix gammées en brassard ou en sautoir, tout cela posé sur eux légèrement, comme un drap sur un fantôme, sans qu’ils aient l’air de l’avoir cherché, là par hasard, et aussi des mots et des sons comme autant d’autres parures dont ils s’enveloppent. Derrière tout cela il n’y a rien. C’est creux. N’IMPORTE QUI PEUT en faire autant. » Jean-Jacques Schuhl, Rose poussière.
Jour 3 – La télé et des pâtes
Pfff… Ca commence à être fatigant, ce festival. Levés à midi pour aller voir la petite parachutiste sans parachute dans son déambulateur – on l’embrasse au passage -, Valérie manque de tourner de l’oeil dans le couloir de l’hôpital. On se requinque en sirotant une Despe au bar de la plage devant That Summer. David Sanson a l’air tout content de jouer pour l’océan ses chansons vaporeuses, This Mortal Coil dans un coin du cerveau, Mark Hollis sur un bout de chaise de piano, et les pieds dans le sable, Cet Eté, ça le fait. Mais on doit filer voir Telepathe et Gang Gang Dance, caution arty du festival malouin, qui aurait pu offrir un peu plus que le Palais Sony-Ericsson-ta-mère pour la défense des avant-gardes de Williamsburg. On s’ennuie devant le duo de filles, « la télé et les pâtes », selon le jeu de mot du toujours très inspiré Captain, et on ne verra qu’un petit bout de Gang Gang Dance, le temps de penser en vrac, à Liars, Boredoms et Hosono, car il y a mon idole Bill qui joue au Fort dans 30 minutes. Ca n’arrête pas…
Bill Callahan, donc, anciennement aliasé Smog, puis (Smog), avant de fermer la parenthèse enfermante et de se faire un vrai nom pour deux récents chefs d’oeuvres, les classiques Woke on a whaleheart et Sometimes I wish we were an eagle, est ici et maintenant au sommet de son art, c’est-à-dire celui de la justesse et de l’exactitude, une certaine ponctualité qui permet la rencontre inédite entre les sens et le sens, le sens et le son, entre ce qui est vécu et ce qui est chanté, entre le ressenti et l’exprimé, un vrai rendez-vous donc. Langue extra-terrestre (Eid Ma Clack Shaw est d’ores et déjà la plus belle chanson de l’année, un rêve de chanson, qui les contient toutes), chanté baryton, avec cette précision quasi psychotique dans l’articulation des syllabes et des sonorités, qui plongent leurs lames au plus profond de votre cœur. Là, entouré de faire-valoirs discrets mais harmonisés en un tout cohérent et concis, Bill Callahan porte sa guitare haute, chante comme l’on marche et nous invite à lui tourner le dos pour regarder le crépuscule derrière nous, face à lui. La position des uns et des autres le posent en visionnaire, et on aurait pu avoir là le premier rappel de la Route du Rock, si la régie n’avait coupé court les applaudissements pour débarrasser le plateau. Bill Callahan est désormais aussi grand que Lou Reed, Leonard Cohen ou Johny Cash. Le crépuscule n’a jamais été aussi beau.
C’est la soirée des oiseaux. Après le Too many birds de Bill, Andrew Bird se pose sur la scène et paie son tribut en reprenant le Cold blooded old times du maître, avant Le courage des Oiseaux qui clôturera le concert de Dominique A. Valérie en rajoute une couche en faisant une analogie entre Too many birds (trop d’oiseaux sur cet arbre) et le grand A chantant « Il y a trop de mots, dans les hommes. », cela en sirotant une coupe de champagne dans l’open-bar partenaire où Bester L. Et Mr Chapman, se présentant comme « l’assistant de Thierry Théolier » (j’adore), nous ont incrustés. On se lance des vannes avec Pierrig le petit gonzo, qui me dit qu’il est « au dessus de tous les rédacteurs de Chronic’art » et qui drague ma copine comme tout ce qui bouge et qui a la peau douce. Malheureusement, je n’aime pas sa chemise noire.
Dominique A, plus taureau qu’oiseau finalement, affronte seul et de front les milliers de gens qui ne le connaissent pas tous : le public rajeunit et vient plutôt voir Simian que la chanson française d’il y a dix ans. Pourtant, c’est toujours aussi beau, malgré les boites à rythmes cheapos et je croise quelques jeunes emballés, plumes de soie, becs verts, pinces qui agrippent tout. Je croise même Bart Simpson (voir photo).
Pas vu Grizzly Bear, par contre, fatigué. Dansé trois minutes sur Simian Disco Club. Grosse crise de paranoïa devant le concert final d’Autokratz, le duo anglais plébiscité par Kitsuné (au secours), une caricature gay-nazi que je suppose destinée à faire fuir les festivaliers restants sur le site : le fils génétique de Colina (l’arbitre était en noir) et de Mussolini, devant une pompe ultra-moche de Kraftwerk. Que dire ? Nuremberg serait-il le point Godwin de tous les festivals rock du monde ? Faut-il forcément en passer par là ? La pandémie de grippe est-elle un complot international pour faire baisser la surpopulation mondiale ? Les shoegazers auront-ils encore des tongs l’année prochaine ? La nuit est noire, les chemises sont noires, moi, j’attends le retour des oiseaux.
« If…
If you…
If you could…
If you could only…
If you could only stop…
If you could only stop your…
If you could only stop your heart…
If you could only stop your heart beat…
If you could only stop your heart beat for…
If you could only stop your heart beat for one heart…
If you could only stop your heart beat for one heart beat »
Bill Callahan, Too many birds
Voir le site officiel de la Route du Rock