Amis possesseurs de P2, voici donc Unreal, le prétendu Quake II killer ! Autant vous mettre tout de suite au parfum, c’est une bombe atomique de PC qu’il va vous falloir si vous voulez apprécier dignement la bête. A titre d’information (attention, c’est une bêta -très proche de la version définitive à priori), sachez que le jeu saccade au dessus d’une résolution de 640×480 sur un P2 233, 64 Mo ! Un petit peu colère quand même, mais bon…
Évidemment, l’ultime solution s’appelle encore 3DFX. Il a donc fallu que je dégotte la bonne machine, car si Unreal gère toute la gamme habituelle des cartes 3D, il ne fallait surtout pas que je passe à côté de… l’extase ! Oui, à la découverte du jeu, on approche ici l’extase…
Vous êtes prisonnier à bord du Vortex Rikers. Suite à un grave problème technique, le vaisseau s’écrase sur une planète inconnue. Coup de bol énorme : vous êtes la seule personne qui s’en sort indemne ! Seulement voilà, il semble que les cadavres gisant ici et là ne soient pas le seul fait de l’accident. En fait, la populace environnante, pas très amicale soyez en certain, s’est infiltrée dans l’épave du Vortex pour y effectuer un grand nettoyage. Vraiment une chance qu’il ne vous aient pas encore repéré…
Première mission : quitter au plus vite le vaisseau avant de connaître le même sort que vos compagnons de cellule, broyés, mutilés, démembrés, bref pas du tout jolis à voir. Les pylônes, les plafonds et, par conséquent, les sols (étages obligent !) s’effondrent un à un sur votre passage, mais vous ne devriez pas trop peiner pour voir la couleur du ciel. En revanche, une fois dehors…
Première découverte de taille, la planète abrite en fait deux types de population : les autochtones, aussi hospitaliers que faiblards, et les « envahisseurs » qui ne sont pas seulement venus ici pour pique-niquer dans les herbes. Ne tuez jamais l’autochtone vivant, chose rarissime s’il en est. Prêt à tout pour vous aider à sauver sa race en voix d’extinction , celui-ci, lorsqu’il ne se fait pas refaire le portrait sous vos yeux, peut être d’une grande utilité puisqu’il vous indiquera toujours les bons plans du coin (salles secrètes, chemins à suivre…).
Avant toute chose, il faut admirer la beauté des décors. Contrairement aux classiques du genre, Unreal regorge d’endroits variés, aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Les développeurs ont travaillé le rendu : les couleurs subtiles, les éclairages ultra réalistes, les textures impeccables (le rendu des eaux, magnifique), le ciel splendide. De bien belles balades en perspective ? Pas tout à fait, car vous êtes plutôt très occupé voyez-vous.
Mais à la différence de Quake II ou Duke nukem, il ne s’agit pas ici de foncer connement dans le tas pour liquider à l’aveuglette tout ce qui bouge. Non, dans ce Unreal, tout est affaire de discrétion et de stratégie. Car les ennemis sont non seulement puissants, mais qui plus est, intelligents. L’intelligence artificielle est de la partie ! Les monstres avancent, reculent, bref ne cessent de gigoter pour éviter vos tirs et vous embrouiller (le Skaarj, le Kraal..). En ce sens, Unreal est bien plus palpitant, et flippant, que ses prédécesseurs. Stress assuré dans les coursives… la prudence est de mise. L’ambiance sonore colle parfaitement à l’atmosphère angoissante du jeu. La musique s’adapte même aux différents types de situations. Lorsque les bpm augmentent soudainement, attendez-vous au pire (des grilles bloquent les extrémités d’un couloir, les loupiotes s’éteignent une à une… je vous laisse imaginer la suite…). L’ennemi est malin et vous réserve quelques pièges sadiques du plus bel effet !
En revanche, l’équipement est nettement plus conventionnel. Armures, mallette de soin (plantes médicinales à l’extérieur), munitions, fusées éclairantes… On trouve bien quelques armes originales comme le Razorjack (projection de shurikens qui ricochent sur les murs) ou le GES Biorifle (envoie de boules de « slim » qui, collées aux murs, explosent au passage de l’ennemi), mais le reste est bien trop connu des amateurs du genre. Heureusement, tous ces engins sont plus ou moins « upgradables »… Dommage que vos tirs ne laissent pas de trace dans le décor, seuls des caisses (rempli de bonus) et quelques vitres sont pulvérisables. Hélas, une fausse note dans le beau tableau : le mode multijoueurs, pourtant prévu, s’avère quasiment impraticable. Question de config, nous y revoilà et de connexions difficiles. Grossière erreur que d’avoir négligé cet aspect devenu indispensable à tout quake-like digne de ce nom.
N’empêche, Unreal redonne un nouveau souffle aux shoot 3D solo, en y apportant intelligence, profondeur et diversité. En prime, les concepteurs vous offrent le moteur (inédit !) que vous pourrez triturer à votre guise dans l’éditeur de niveau.